Affaire du bébé volé: Vanessa Tchatchou sous soins intensifs a Yaoundé

DOUALA - 14 MARS 2012
© Joseph Flavien Kankeu | Le Messager

Enlevée manu militari de l'hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso, la mère du bébé volé se trouve actuellement dans une clinique de la capitale, pour suivre des soins, à la suite de plusieurs traumatismes physiques subis lors de son expulsion forcée de l'hopital gyneco...



Les déboires de Vanessa Tchatchou, la mère de l'enfant volé à l'hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso sont loin d'être terminés. Elle est internée dans un cabinet médical de la ville de Yaoundé. Vanessa
Tchatchou y a été admise, pour suivre des soins, à la suite de plusieurs traumatismes physiques subis lors de son expulsion forcée de cet hôpital désormais dirigé par le Pr. Angwafor III. Selon nos sources, des négociations avaient été engagées dans la matinée de lundi, juste après l'installation de la nouvelle équipe dirigeante, en vue de faire partir pacifiquement cette pensionnaire indésirable de l'hôpital. Après avoir reçu la mère du bébé volé, le nouveau directeur de cette institution sanitaire aurait rendu compte de ce que cette dernière refuse toute négociation et exige la restitution de son bébé comme condition préalable à son départ. Face à cette situation, la Présidence de la République aurait sommé le délégué général à la sûreté nationale(Dgsn) de contacter des membres de la famille, pour trouver des voix et moyens pouvant permettre de convaincre la jeune mère de regagner le domicile familial contre une «récompense».

C'est certainement dans cette logique que Mbarga Nguele a reçu dans l'après midi de lundi le Pr. Shanda Tonme, qui passe pour être le père de Vanessa Tchatchou. Cette piste n'ayant pas eu un écho favorable, le gouvernement passe alors à la méthode forte. « Près de 60 policiers sont arrivés à l'hôpital vers 21 heures et m'ont traîné de force jusqu'à un véhicule. Quelques temps après, j'ai perdu connaissance. Mais on me dit que par la suite ils ont fait presque le tour de la ville avec moi avant d'aller me balancer devant notre porte. J'avais perdu connaissance lorsqu'ils me brutalisaient heureusement que ma mère était là », raconte courageusement Vanessa Tchatchou, qui dit être internée dans une clinique de la ville dont-elle préfère taire le nom.

Mais ce nouveau développement n'émousse pas la détermination de cette pauvre mère. Bien qu'elle craigne de plus en plus pour sa sécurité, elle dit être plus que jamais engagée à récupérer son bébé qu'elle dit être vivant et détenu par la magistrate. « Je ne peux pas m'arrêter en si bon chemin. Dès que je retrouve ma forme, je relance ma pénitence jusqu'à ce que mon enfant me soit remis. Je cache même le nom de la clinique dans laquelle je me trouve par respect de l’engagement pris auprès du médecin qui m'a reçu », révèle-t-elle.

Sur un tout autre plan, les résultats du deuxième test Adn demandé par le juge d'instruction sont toujours attendus. Même si dores et déjà, on annonce que la contre expertise indique clairement que le bébé détenu par la magistrate est bien celui sorti des entrailles de Vanessa Tchatchou. Les contradictions du gouvernement sont tout aussi criardes que l'on se demande finalement qui est-ce qu'il faut croire. Le ministre Bakang Mbock affirme que le bébé de Vanessa Tchatchou n'a jamais été volé à l'hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso. Le ministre de la Communication soutient le contraire, tout en arguant que le bébé de cette dernière a été enterré à Nkoteng. Puis, le procureur produit des résultats partiels des tests Adn et soutient mordicus que le bébé de la magistrate n'est pas sorti des entrailles de la jeune mère. Finalement, on se retrouve face à un cafouillage entretenu par le pouvoir en place pour voiler le trafic d'enfants au Cameroun. Surtout que la magistrate n'a pas gardé sa langue dans la poche. Elle a pris sur elle de dénoncer un véritable réseau de trafic d'enfant, dans lequel sont impliqués les sœurs de l'église catholique, les autorités gouvernementales, le personnel médical et le personnel d'appui des institutions sanitaires publiques.


14/03/2012
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