Affaire du bébé volé. Sosthène Fouda et des étudiants interpellés par la police

Affaire du bébé volé. Sosthène Fouda et des étudiants interpellés par la police
Ils manifestaient leur soutien à Vanessa Tchatchou, la mère de l’enfant volé. Vincent Sosthène Fouda parmi les personnes interpellées. Vers la radicalisation et la généralisation du mouvement…

Le Messager
 

Ils manifestaient leur soutien à Vanessa Tchatchou, la mère de l’enfant volé. Vincent Sosthène Fouda parmi les personnes interpellées. Vers la radicalisation et la généralisation du mouvement…
                                                                                                     
Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso-Yaoundé, jeudi 9 février 2012. Il est 11 heures. Le soleil arrose la terre de ses rayons ardents. Les arbres qui ornent les environs de cette institution hospitalière respirent la forme, après la grande pluie qui a aspergé la capitale politique la veille au soir. Mais ce n’est pas la grande forme pour une dizaine d’étudiants de l’Université de Yaoundé I, venus manifester leur soutien à Vanessa Tchatchou.  Ils dégoulinent de sueur, mais ne cessent de chanter et de lever les mains vers le ciel, comme pour demander à Dieu d’exhausser leurs prières. Ils sont accompagnés en cela par  l’homme politique Vincent Sosthène Fouda qui, on le sait, est engagé aux côtés de cette jeune mère dont le bébé a été ostentatoirement volé dès sa naissance à l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso le 20 août 2011, avec des complicités internes. Ces étudiants tous membres de l’Association de défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec) arborent des tee-shirts jaunes.

Un groupe de policiers commandé par un officier de police deuxième grade est posté à quelques pas, prêt à intervenir. Quelques gendarmes aussi. Les coudes serrés, les manifestants scandent le nom du directeur Ndoh Anderson, de cet hôpital de toutes les curiosités. Tout en lui demandant de remettre l’enfant volé. « On veut l’enfant de Vanessa, libéré hé hé hé, que Dieu tout puissant ant ant, nous libère l’enfant », cadencent-ils en chœur. Aussitôt, tous les regards se tournent vers la route principale, d’où la foule observe le mouvement. C’est une chasse à l’homme qui vient de se déclencher, après une alerte donnée par un policier en civil.

André Marie Ndjia, un cameraman de Canal 2 International a été surpris par un policier en civil, en plein tournage. Ne pouvant pas le rattraper, il crie « ô voleur ! ». Mais le chasseur d’images réussi à dissimuler sa camera avant de se faire interpeller. Il est heureusement libéré quelques minutes après, grâce à l’intervention musclée des confrères. Les secours côté forces de l’ordre s’organisent. Avec pour objectif principal la neutralisation de tous les manifestants. La première tentative échoue, ces derniers s’étant serrés les coudes. Finalement, après une épreuve de force, tous sont interpellés et conduits au commissariat central n°1 de Yaoundé, pour être entendus. Ceci sous les cris impuissants de nombreux curieux. Ces étudiants interpellés sont : Tchaleu Barthelemy, Essako Raoul, Bayemi André, Théodora Ngo Balimha, Nzouabet Kweto Hervé, sape Cyrille, Njouonkou Souleymane. Ils étaient encore parqués au Commissariat central N°1 au moment où nous allions sous presse.

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« Lorsque la peste est encore chez le voisin, on s’en moque ». Ce proverbe Bamiléké semble bien illustrer l’indifférence des femmes face aux souffrances de Vanessa Tchatchou. Pourtant, le calvaire que vit cette pauvre mère éplorée devrait susciter une mobilisation tous azimut au sein de la  gente féminine. Surtout que le cas de Vanessa n’est pas le premier enregistré dans nos institutions hospitalières. D’après des informations puisées à bonne source, des cas de changement volontaire de corps à la morgue, de disparition de sexes sur les dépouilles ou  de vols de malades y sont très souvent enregistrés, sans qu’on ne réussisse à identifier les auteurs qui très souvent, se mettent en complicité avec le  corps médical pour accomplir leurs sales besognes. 

Le cas Vanessa se présente donc comme une opportunité pour interpeller une fois pour toute, les autorités gouvernementales sur la rigueur qui doit régir la gestion des hôpitaux dans ce pays. Pour le moment, le choix de la couleur de la tenue du 8 mars semble être la priorité pour les femmes, en lieu et place de la recherche du bébé volé. Seulement, n’oublions pas que,  comme le disait un contemporain : « Il faut avoir pitié des hommes et des femmes d’aujourd’hui, car ils se font du mal sans être coupables ». Aujourd’hui c’est Vanessa qui pleure. Demain…

Joseph Flavien KANKEU




11/02/2012
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