Affaire du bébé volé: Les confidences de la magistrate présumée voleuse

YAOUNDE - 13 Février 2012
© Olivier A. Ndenkop | L'Actu

Une organisation de la société civile révèle les aveux de Caroline Mejang Ndikum. «Vous pensez que j'ai déjà donné combien au commissaire NITE?».

Il faut s'attendre à des rebondissements. Voire des éclaboussements. Car l'Affaire du bébé volé semble avoir pris une nouvelle orientation. En effet, la Commission indépendante contre la discrimination et la corruption (COMICODI) qui s'est saisi de cette scabreuse affaire depuis des mois affirme avoir de nouveaux éléments susceptibles de faire triompher la vérité. Une «note d'information résultant de la dénonciation relative à l'affaire du bébé volé de Vanessa Tchatchou», signé le 9 février dernier par Shanda Tonme, le président de cette organisation de la société civile, affirme que «la magistrate Caroline Mejang Ndikum Ateh a fait des confessions à un tiers» en ces termes: «C'est Albertine qui est l'agent comptable de Soa, ma camarade de fac, qui m’a montré ce chemin. Elle était dans la même situation que moi, pas de bébé à la maison et son mari de France menaçait de la quitter», peut-on lire dans le texte rendu-public samedi dernier. Il n'est pas superflu de rappeler que la magistrate présumée voleuse du bébé de Vanessa est divorcée et vivrait en concubinage avec M. Atangana, en service à la Communauté urbaine de Yaoundé.

Les révélations du Comicodi se poursuivent: «L'autre jour Albertine (agent comptable de Soa, Ndlr), a remis quatre millions aux policiers pour que son enquête ne s'ouvre pas». Le réseau semble huilé. Puisque la magistrate se montre prête à faire mieux que sa camarade de fac. «Vous pensez que je ne vais pas donner plus?», interroge-t-elle. Et de conclure: «vous pensez que j'ai déjà donné combien au commissaire Nite?».

Ces affirmations de la magistrate, si elles s'avèrent fondées, cacheront mal un «montage judiciaire» déjà décrié par la famille de Vanessa Tchatchou, des organisations de la société civile et surtout l'homme politique Vincent-Sosthène Fouda. D'autant plus qu'elles interviennent 24 heures après la reconstitution des faits opérée le mercredi 8 février dernier à l'hôpital Gynéco-obstétrique et pédiatrique de Ngousso en présence du procureur de la République près le Tribunal de grande instance du Mfoudi, Jean-Fils Ntamack. Ce dernier est allé sur la piste du ministre de la Communication qui met au devant de la scène, une couple kidnappeur, constitué de Cyrano et Alabi, lesquels ont été présentés au parquet. De sources dignes de foi, ce sont ces deux personnes qui sont exploitées par les agents de la Direction de la police judiciaire.

A la fin de la reconstitution sur haute surveillance policière des faits, le juge Jean-Fils Ntamack s'est ouvert à la presse gouvernementale pour déclarer: «Il m'a semblé utile de procéder à la reconstitution des faits. Le but étant de croiser les informations, de vérifier sur le terrain leur véracité, de manière à les confronter au scénario possible tel qu'il a pu se développer sur le théâtre des opérations». Une déclaration qui fera jurisprudence au Cameroun; pays où les juges ne parlent pas. A plus forte raison des procédures en cours comme c'est le cas dans l'Affaire du bébé volé.



14/02/2012
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