Affaire du bébé volé: Le silence coupable des hommes politiques

YAOUNDÉ - 07 Février 2012
© Alphonse Sinkam | L'Actu

0ù sont-ils, ceux qui hier demandaient avec insistance et force flatterie, les suffrages des Camerounais pour leur accession à la magistrature suprême? Les acteurs politiques de tous bords font preuve d'un mutisme déconcertant et troublant.

0ù sont-ils, ceux qui hier demandaient avec insistance et force flatterie, les suffrages des Camerounais pour leur accession à la magistrature suprême? Si le parti-Etat a déjà réagi par l'intermédiaire de son chargé de communication et porte-parole, Issa Tchiroma Bakary, on est encore aujourd'hui à attendre les prises de position des principales formations politiques de l'opposition camerounaise que sont le Social democratic front (SDF), l'Union démocratique du Cameroun (UDC), le Mouvement populaire (MP), ou des partis alliés du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) tels que l'Union des populations du Cameroun (UPC) et l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) pour ne citer que ceux-là.

Où sont-ils donc les Fru Ndi, Ndam Njoya, Dzongang, Paul Ayah Abine, Hubert Kamgang, Ekindi et bien d'autres encore, qui, en octobre 2011, encombraient les écrans des chaines de télévision et les espaces dans les journaux, pour dénoncer les «dérives antidémocratiques» et la «gestion antipatriotique d'un régime à bout de souffle»? Face à un acte criminel qui trouble la conscience collective et interpelle l'humanisme des hommes et des femmes de ce pays, on aurait tant souhaité que ces leaders politiques joignissent leurs voix à celle de la petite et malheureuse Vanessa Tchatchou, pour demander avec force la restitution de son bébé volé le 20 août dernier à l'hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé.

Hélas, trois fois hélas, nos politiques gardent un silence assourdissant. Doit-on donc comprendre par-là que lorsqu'il ne s'agit pas de politique politicienne, nos ouvriers de la politicaillerie nationale ne sont nullement intéressés et deviennent subitement muets comme des carpes pourries? Mais qui leur a dit qu'on peut prétendre jouer les meneurs d'hommes (dans son sens le plus large et le plus humain) sans jeter un regard compatissant sur les problèmes sociaux que ces hommes et femmes endurent dans les tranchées quotidiennes de la vie. Revendiquer et encadrer le bétail électoral pour des consultations politiques, c'est un droit, mais montrer toute sa sympathie pour ces votants dans leur détresse éventuelle, c'est un devoir. Et aucun leader politique sérieux ne saurait s'y soustraire sans courir le risque d'être taxé de démagogue insouciant.


07/02/2012
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