Affaire du bébé volé - La Magistrate soupçonnée: Une femme, deux versions

YAOUNDÉ - 09 Février 2012
© René Atangana | La Météo

La magistrate soupçonnée, Caroline Mejang Ndikum Ateh, c'est son identité, va d'une version à l'autre comme on en fait des chemises, depuis qu'elle est publiquement montrée du doigt

La magistrate soupçonnée, Caroline Mejang Ndikum Ateh, c'est son identité, va d'une version à l'autre comme on en fait des chemises, depuis qu'elle est publiquement montrée du doigt. Initialement, elle a déclaré aux enquêteurs que le bébé qui dort sous son toit est sorti de ses entrailles comme Jésus des entrailles de la vierge Marie. Son époux (M. Atangana Ndengué, cadre à la Communauté urbaine de Yaoundé) n'en prétendait pas moins: «Oui, j'ai un bébé chez moi, et il est de mon épouse», soutenait-il dans les colonnes de La Météo du 25 janvier 2012. Là, c'est la première version du couple.

Soudain, au plus fort de la polémique et face à un officier de police judiciaire, la magistrate avouera avoir adopté «son» enfant. Deuxième version et festival de contraires. A notre connaissance, Mme Mejang Ndikum n'est pas revenue sur son opposition à soumettre le bébé qu'elle détient au test Adn, censé faire avancer l'enquête. «Nul n'est au-dessus de la loi», avait réagi sur ce point Issa Tchiroma Bakary face à la presse jeudi dernier. Mais une chose semble sûre, la magistrate d'Odza a violé outrageusement la procédure qui régit l'adoption d'un enfant au Cameroun. Elle prétend avoir adopté le 20 août 2011 un nourrisson né seulement sept jours plus tôt, soit le 13 août. «C'est une aberration monumentale, il faut au minimum douze mois pour légalement adopté définitivement un enfant dans notre pays», s'est indigné Sosthène Vincent Fouda sur un plateau de télévision. Le candidat recalé à la dernière présidentielle affirme être l'auteur des textes qui encadrent en ce moment les procédures d'adoption au Cameroun. En un mot comme en mille, il sait de quoi il parle!


Trou noir.

Pour l'heure, rien ne filtre des enquêtes, encore moins sur la structure qui s'en charge. Cependant, le dynamique Martin Mbarga Nguélé aurait déployé les policiers auprès de la jeune mère, non pour lui nuire, mais pour d'avantage assurer sa sécurité. Un acte unanimement salué par la plupart des Camerounais, car, pour brouiller les autres pistes d'enquête, ceux qui ont volé le bébé peuvent s'en prendre à Vanessa Tchatchou, puisqu'elle refuse de céder à leurs intimidations. «Le président de la République ne protège nullement ces marchands d'enfant, qu'ils arrêtent de faire du trafic d'influence. Mbarga Nguélé a bien fait de prendre sur lui, d'assurer la protection de celle jeune victime. Je lui dis bravo le vieux», se réjouit un député du Sdf. Le silence imposé à cette mère éplorée devant toute question de la presse serait une autre idée originale de ces vautours qui veulent astucieusement museler Vanessa T. Une autre aberration, quand on observe que sous d'autres cieux, le procureur concerné tient régulièrement des points de presse pour informer les populations, via les médias, sur une affaire dont le caractère criminel est avéré.

Le Dg de l'hôpital Gynéco-obstétrique de Ngousso, Doh Anderson Sama, quant à lui, brille par un machiavélisme à nul autre pareil. Ce médecin qu'on dit affairiste et dont les crimes professionnels ont dû faire retourner Hippocrate dans sa tombe, aurait contre tout bon sens, servi une facture de 500.000 FCFA à Vanessa Tchatchou. Comme quoi, elle doit payer l'hôpital où ses malheurs sont arrivés. Des injustices mâtinées d'humiliations qui sont à même de pousser celui ou celle qui les subit à... s'immoler par le feu.


10/02/2012
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