Affaire du bébé volé et retrouvé: Il ne se passera rien !

YAOUNDE - 26 JAN. 2012
© Paulin MBALLA (VoxAfrica) | Correspondance

Loin de nous l’intention de prédire de l’issue du feuilleton d’une disparition d’un bébé dont seules la témérité et la ténacité d’une pauvre élève ont permis de retrouver sa progéniture. Mais simplement, rappeler des faits, associés au même hôpital, il ya bientôt 3ans, pour s’indigner d’une telle indifférence de nos autorités

BEBE VOLE ET RETROUVE: IL NE SE PASSERA RIEN !

Loin de nous l’intention de prédire de l’issue du feuilleton d’une disparition d’un bébé dont seules la témérité et la ténacité d’une pauvre élève ont permis de retrouver sa progéniture. Mais simplement, rappeler des faits, associés au même hôpital, il ya bientôt 3ans, pour s’indigner d’une telle indifférence de nos autorités.

Octobre 2009, les populations de Nkometou, attirées par des odeurs pestilentielles découvrent dans leurs plantations de cacao des déchets hospitaliers, déversés nuitamment par des inconnus. Armand Ambassa Ndiomo, le délégué départemental de l’Environnement de la Lékié à Monatélé est saisi. Pour le technicien, ce sont des seringues, des gangs, des poches de perfusion, d’organes humains et d’autres objets souillés ayant été en contact avec des liquides ou des matières biologiques. Leur poids est estimé à environ deux tonnes.

Levée de boucliers des riverains. Le paquet est retourné après enquête à l’envoyeur, contraint malgré lui de reconnaitre ces déchets. En fait d’envoyeur, il s’agit de l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé au quartier Ngousso. Le directeur général, le Pr. Doh Anderson Sama, sous la pression médiatique d’un scandale qui prend de l’ampleur sort du « laboratoire » et rejette la responsabilité du dépôt de ces déchets dans la nature à Nkometou, le mois d’avant, sur les établissements Manga Bessala et fils (Mabefi), dans une note d’information. L’hôpital aurait signé un contrat à l’essai avec cette société pour l’enlèvement de ses déchets. Après triage, les déchets biomédicaux devaient être détruits par l’incinérateur de l’hôpital et les déchets ménagers à l’extérieur de la formation hospitalière. Point d’explication d’un responsable des Ets Mabefi dont on ne connait jusqu’à ce jour l’état des services dans ce secteur.

Au cours d’une édition de ZAPPRESSE, le programme dominical de débat à la Radio Tiemeni Siantou (Rts), Armand Ambassa Ndiomo révèle que les Ets Mabefi ne sont pas agréés pour la gestion des déchets hospitaliers. Et d’ajouter: « pour ce type de déchets, il faut avoir un avis obligatoire du ministère de l’Environnement ». Ce qui visiblement n’avait pas été le cas. Relayant les propos de Danilo ABADA, le responsable de la communication de l’hôpital, qui n’avait pas cru bon de venir participer au débat, le présentateur de l’émission suscitée à cette époque avait indiqué que «la société Mabefi avait donné toutes les garanties qu’elle était agréée », dans son dossier de soumission de l’avis d’appel d’offres.

L’établissement hospitalier s’était-elle juste contenté des déclarations verbales du prestataire ? En tout cas, pour le délégué départemental de l’Environnement de la Lékié, les conséquences du dépôt des déchets hospitaliers à Nkometou étaient grandes. Ils auraient pu contaminer l’eau, le sol, le sous-sol et l’air.

Pour sauver les meubles, André MAMA FOUDA, le ministre de la Santé publique et Pierre HELE alors ministre de l’Environnement et de la Protection de la nature s’étaient rendus sur le site du dépotoir.

Mi-octobre, les presque 2 tonnes de déchets prennent la direction de Douala pour être incinérés, selon les normes internationales, par Bocom International une entreprise agréée basée dans la capitale économique.

Le scandale des déchets de Nkometou a déjà été rangé dans les oubliettes, mais à cette époque, Armand AMBASSA NDIOMO, le délégué départemental de l’Environnement de la Lékié avait indiqué que « l’article 82 de la loi cadre stipule que les auteurs de tels actes encourent une peine de six mois à un an et une amende allant de un à cinq millions de francs », peine pouvant être doublée en cas de récidive. Ni les Ets Mabefi, encore moins les responsables de l’hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé à Ngousso n’ont été inquiétés.

Janvier 2012, surgit une nouvelle affaire. Elle n’a rien des odeurs de déchets, et cette fois ne concerne pas les populations de la Lékié, si l’on s’en tient au nom de la demoiselle (Vanessa Tchatchou, mais que signifie le patronyme dans notre société de nos jours, plus encore qui sait d’où pourrait être issu le père du bébé). Mais au moins, met au centre le même hôpital (l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé à Ngousso). Avec encore le même Directeur en poste. Tout en évitant les raccourcis faciles, on est cependant en droit de se demander comment un bébé donné pour disparu depuis plusieurs mois, a pu « se volatiliser d’une couveuse » pour être retrouvé aujourd’hui sans qu’il n’y ait une certaine complicité de quelque niveau que ce soit ?

Après tout Nkometou il y a plus de deux ans, on a oublié et tout est redevenu comme avant semblent se dire les responsables du scandale. Comparé à un petit bébé d’une orpheline de 17 ans. Que peut-il bien se produire sous le ciel de Yaoundé où seule une manifestation de rue en direction d’Etoudi constitue un évènement.

Paulin MBALLA
Journaliste Voxafrica



27/01/2012
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