Affaire du bébé volé de Vanessa: Pour la Comicodi,des exigeances procédurières prévues par le droit camerounais doivent être respectées

Affaire du bébé volé de Vanessa: Pour la Comicodi,des exigeances procédurières prévues par le droit camerounais doivent être respectées

Shanda Tonme:Camer.beLe lundi 19 Mars 2012, Maître Hippolyte Meli, Président de l’Assemblée Générale de l’ordre des Avocats du Cameroun et Conseil de la famille de Vanessa Tchatchou, a été invité par monsieur le Commissaire Divisionnaire DILI, Directeur national de la Police judiciaire, pour lui présenter un homme de race blanche, sensé être un expert américain sollicité par le Gouvernement camerounais, à l’effet de pratiquer une contre expertise.Maître Meli a promptement réagit selon les termes suivants:

1 - Quand à la forme, aucune expertise ne saurait être entreprise sans le respect des exigences procédurières prévues par le droit camerounais. En somme, rien ne peut se faire sans une ordonnance en bonne et due forme.

2 - Quand au fond, aucune entreprise de test ou de contre test d’ADN, ne saurait prospérer et de toute façon être acceptée voire avalisée par la famille, sans la satisfaction des conditionnalités protocolaires. En somme, les parties doivent s’accorder sur le principe, le choix des laboratoires, le choix des techniques, l’interprétation, l’évaluation et l’appréciation des résultats.

En dépit de ces précisions, une convocation a été émise au nom de madame Jueyep Sylvie, la maman de Vanessa Tchathcou, lui demandant de se présenter le lendemain avec sa fille. Le même jour, une petite équipe de policiers, accompagnée de l’américain, a pratiquement fait le siège du domicile familial durant plus de trois heures d’horloge entre 15h30 et 19heures.

Il importe de signaler, que Dame Jueyep se trouvait loin dans l’ouest du pays, convoquée en urgence par les sages traditionnels, pour des rites coutumiers. De même, la jeune Vanessa Tchatchou, était absente, confinée dans une maison de repos, où elle est soumise à des rites coutumiers, en essayant difficilement de retrouver ses esprits et un relatif équilibre après les brutalités subies lors de son expulsion de l’hôpital la semaine d’avant.

Les explications et les réticences de la famille, les mises au point du Conseil, n’ont cependant pas mis fin au harcèlement et à l’insistance des pouvoirs publics, de faire entrer en scène l’américain.

Le mardi 20 mars 2012, Me Meli a introduit auprès du juge d’instruction, une demande de désignation d’un cabinet indépendant situé aux Etats Unis, choisi par la famille pour pratiquer éventuellement, aux côtés d’un autre cabinet choisi par le Gouvernement, des expertises selon un protocole consensuel préalable.

Le même mardi, Me Meli a été informé par monsieur le Président de la Cour suprême du Cameroun, de la désignation d’un juge d’instruction, relativement à sa plainte contre Dame Mejang Caroline, Doh Anderson et consorts.

Le mercredi 21 mars 2012, alors que les positions exprimées par la famille et le conseil n’ont jamais été aussi claires, et alors que les procédures devant la justice semblent suivre leurs cours normal et même évoluer favorablement, le Directeur de la police judiciaire, accompagné de ses plus importants collaborateurs, a conduit l’expert américain une fois de plus, à la rencontre de Vanessa, mais sans toutefois pouvoir avoir accès à la jeune fille toujours sous traitement traditionnel et astreinte à des rites coutumiers absolument non transgressables.

Le haut fonctionnaire de la police a néanmoins pu s’entretenir avec des membres de la famille, lesquels lui ont exposé les raisons de l’impossibilité de soumettre Vanessa à des prélèvements. En effet d’éventuels prélèvements, constitueraient, à la fois un viol des rites en cours, et un inexplicable mépris. La première fois avait déjà été une scène traumatisante digne des mises à mort de voyous, de délinquants et de prostitués, toute chose Vanessa ne saurait être ni représenter en aucune façon.

Il va donc sans dire qu’n l’état actuel,
a) La famille insiste sur la position de principe de constitution d’une équipe internationale constituée d’experts reconnus, réputés et indépendants.
b) Chacune des parties pourra désigner, à guise, l’expert ou le cabinet attitré de son choix.
c) Les prélèvements, devront être faits - ce sera un point capital du protocole - sur toutes les parties impliquées au même moment et au même endroit.

Le Commissaire divisionnaire DILI a été particulièrement courtois, rappelant que la démarche était une exigence du chef de l’Etat, et qu’elle se faisait dans le respect des consentements des parties et en toute liberté. La sœur de Vanessa a consenti à marqué le refus de la famille, par sa signature au bas d’un procès verbal de circonstance.

Dans ces conditions, la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination rappelle, que c’est le gouvernement, de lui-même, qui a expulsé brutalement la jeune fille de l’hôpital où elle a vécu les derniers sept mois de façon paisible, dans l’attente du retour de son bébé de sexe féminin, laquelle est bel et bien vivante.

La Commission exprime sa plus grande déception, face au traitement inhumain auquel est soumise la jeune Vanessa Tchathcou, expulsée avec violences de l’hôpital, et alors que la famille s’était engagée à quitter les lieux à une date précise, après avoir satisfait à quelques formalités psychologiques et matérielles.

La Commission exprime sa surprise et son étonnement, qu’au regard du traitement subi, du véritable drame émotionnel enduré depuis cette expulsion, aucune autorité publique, ni du ministère des affaires sociales, ni de celui de la santé, ni de celui de la famille, n’ait à aucun moment songé à se préoccuper du sort de la malade, de la brimée.

La Commission rappelle que nous en sommes à sept mois de calvaire, pour une enfant de cet âge, pour une maman précoce qui n’a connu jusque là, ni le bonheur de bercer son bébé, ni le bonheur du repos, ni la joie des camaraderies de l’école, ni les sensations d’une vie de liberté, de l’air libre, et des mouvements de marche dans les espaces de la cité. Vanessa Tchatchou est une prisonnière de la société, malgré elle.

La Commission indépendante contre la corruption et la discrimination, tient tout particulièrement à rendre hommage au Dr. Vincent Sosthène FOUDA, authentique patriote, et authentique humaniste, dont les efforts, l’engagement, le sens de la justice, l’amour, la passion et le coeur, sont exceptionnels. Son sacrifice pour la vérité est plus qu’un exemple digne des martyrs de la lutte pour l’indépendance du Cameroun.

La Commission soutient et encourage fermement Me Meli, conseil de la famille, juriste brillant dont la réputation d’intégrité, l’intelligence procédurière et le professionnalisme sont unanimement reconnus, admirés et salués nationalement et internationalement.

La Commission comprend et valide les préoccupations qui se traduisent par différents mouvements d’humeurs prenant diverses formes, de personnalités, d’associations de jeunes, d’étudiants, de citoyens ordinaires, d’intellectuels. Tous ces mouvements symbolisent une nouvelle conscience nationale et sociale, un nouveau creuset de solidarité et de compassion qui légitimement, demandent que la lumière soit faite et que la vérité soit effectivement dite, sur un drame qui fragilise notre confiance sociale, trouble notre équilibre mental collectif, et porte gravement atteinte à l’image international de notre pays.

La Commission dénonce à ce propos, les tentatives de déstabilisation de la cohésion populaire et du vaste mouvement national et international de solidarité, crées autour de l’affaire Vanessa Tchatchou.

La Commission regrette infiniment, que des responsables de l’Etat et de la république aux plus hauts niveaux, entreprennent de troubler l’ordre public, de semer la zizanie dans l’unité nationale, de malmener l’intégration nationale, en prônant des réflexes identitaires autour d’une affaire qui relève fondamentalement de la justice, de la morale publique et de l’éthique universelle. La souffrance, le crime, la haine, le bonheur, le bien tout court et la maladie enfin, n’ont pas de visage identitaire, ils n’ont qu’un seul visage, celui de la condition humaine, de l’être humain tel que voulu par Dieu.

La Commission réitère la position de la famille, s’agissant de la confiance faite aux plus hautes autorités de la république, et plus spécialement au Chef de l’Etat, pour oeuvrer à la recherche des voies et moyens permettant de restituer le bébé à sa légitime maman, en préservant la dignité de tous y compris celle de l’actuelle détentrice du dit bébé, à l’attachement à la paix, et au refus de toute manipulation de quelque nature que ce soit, du drame qu’elle vit.

La Commission réitère le souhait maintes fois exprimé, qu’au delà de l’affaire Vanessa Tchatchou, une véritable enquête généralisée soit diligentée sur les cas similaires, afin de prémunir notre société de graves conséquences aux multiples facettes à long terme.

La Commission se félicite, au regard du caractère émotionnel de cette affaire qui révèle au grand jour, la souffrance de certaines femmes et des couples sans enfants, qu’un centre technique spécialisé de fécondation in vitro et d’insémination artificielle, ait été récemment inauguré tout près de l’hôpital Général à Yaoundé. Il est plus que urgent que ce centre soit rapidement fonctionnel, et surtout que les coûts pratiqués soient à la portée d’une large majorité de femmes en détresse et nécessiteuse d’enfants.

La Commission exhorte enfin les pouvoirs publics, la police au premier rang, à mettre fin à toute entreprise de filature, d’écoutes téléphoniques, de repérage, d’interrogatoires, de convocations régulières, dont s’estiment victimes les membres de la famille de Vanessa Tchatchou, et en appelle justement au respect de la tranquillité de cette jeune fille qui a plus que jamais besoin de repos, de ressourcement, de retraite et de prières intimes, en attendant la restitution de son bébé.

La Commission lance un appel solennel à l’actuelle détentrice et gardienne du Bébé, pour qu’elle continue de lui procurer les meilleurs soins espérés, en se préparant courageusement, moralement et spirituellement, à le restituer promptement sans autre forme de procédure, à Vanessa Tchatchou dans le ventre de laquelle il a germé avant de voir naturellement le jour à la maternité de l’hôpital gynéco obstétrique de Yaoundé.

La Commission se fait enfin, enfin et enfin, la voix, les oreilles, la bouche de tous les citoyens qui vivent inutilement et injustement dans la peur. Elle les exhorte à avoir confiance en leur pays, à prendre leur courage pour défendre fermement leurs droits par tous les moyens et toutes les voies légaux. Le bébé de Vanessa Tchatchou sortira bientôt./.

Fait à Yaoundé, le 22 mars 2012

NB: Le dossier complet est consultable sur le site internet de la Comicodi  www.comicodi.org

© Correspondance : Le président de la Commission, SHANDA TONME Médiateur universel


23/03/2012
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