Affaire «des 100 milliards», René Sadi : grand bénéficiaire des malheurs de Franck Biya ?

Cameroun - Affaire «des 100 milliards», René Sadi : grand bénéficiaire des malheurs de Franck Biya ?L’image de présidentiable du fils de Paul Biya pâtit de vrai-faux scandales financiers. Chose qui visiblement, arrange les affaires de l’actuel Minatd. Celui-ci, sans avoir l’air d’y toucher, revendiquerait un droit de propriété sur le dauphinat.

Tout aspirant au pouvoir le sait. La chance est, en plus de ses forces propres, un puissant allié. René Emmanuel Sadi, le très effacé ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), a pour l’heure cette baraka-là, qui dans certains palais, a contribué à près de 20% dans l’accession d’un ambitieux au trône.

Un à un, ceux que l’opinion considère comme de possibles dauphins du président Paul Biya sont mis en ballotage défavorable, soit par le fait des jalousies diverses, cas de certains ex-ministres en vue à l’instar d’Edouard Akame Mfoumou, Joseph Owona et récemment Marafa Hamidou Yaya), soit par le fait  de complot stupide (l'exemple de Franck Emmanuel Olivier Biya, canardé par une  Ong imaginaire dans une fallacieuse accusation d’enrichissement illicite dans le cadre des Obligations du trésor à coupon zéro OTZ.

Lesquels achetées, en 2006, à la Cameroon Telecommunication, société publique de téléphonie fixe et mobile, à 3,5 milliards Fcfa à travers Afrione et dont  le  Pca est le fils aîné du président de la République. En rappel, la prétendue Ong affirme grossièrement que ces OTZ ont été revendues quelques jours après leur acquisition à l’Etat à  plus de 100 milliards Fcfa.) 

Imperturbablement et  insolemment toujours en pôle position dans la course à  la succession du prince, d’abord à la tête du comité central du parti présidentiel (en l’occurrence, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais ‘’Rdpc’’. Laquelle formation stipule en ses articles que son président national est son candidat naturel à l’élection présidentielle), René Sadi, qui détient le rare privilège d’avoir côtoyé tour à tour Ahmadou Ahidjo, puis Paul Biya, donne l’impression de n’avoir aucun défaut dans la cuirasse.

Suffisant pour que dans le landernau politique, on le désigne sans toutefois pousser le bouchon trop loin en l’accusant de quelque complicité avec les satrapes de l’Ong sus-évoquée, comme le grand gagnant du lynchage cabalo-médiatique qui étrille gratuitement l’image de doux agneau qui colle si fort à Franck Biya. Bien que fils de président, il a toujours mis un point d’honneur à cultiver vis-à-vis de la politique, une distance respectable. Mais en pure perte pour certaines personnalités de l’opposition et même du  sérail qui prennent très au sérieux un remake local du scénario togolais ou gabonais. Dans ces deux pays d’Afrique subsaharienne, le fils (auparavant bien placé) a remplacé le  père décédé au pouvoir. René Sadi serait de ces soupçonneux que toute propagande de nature à disqualifier Franck Biya ne serait pas pour lui déplaire. Au Contraire ! Pis, son attitude laisse grand monde perplexe.

Il n’a pas défendu Frank Biya. Jusqu’ici, l’homme Sadi ne dit rien, ne publie rien allant dans le sens de la défense du fils du président depuis le déclenchement des OTZ de Camtel. Néanmoins, nos sources bien renseignées affirment que l’ancien secrétaire général du comité central du parti au pouvoir aurait confié en privé au président tout le dégoût que lui inspire la cabale contre «Franck». Il aurait même téléphoné à la victime pour lui apporter son réconfort et son total soutien. Info ou intox ? Nos mêmes sources indiquent aussi que René Sadi aurait conseillé au Pca d’Afrione, qu’il connaît trop bien pour l’avoir vu grandir et s’émanciper au palais, de ne pas répondre à ses détracteurs de l’ombre. Conseil jusque-là suivi à la lettre.

Mais, l’on ne peut qu’être curieux des divergences stratégiques des défenseurs (autoproclamés) de la famille présidentielle. Pendant que les uns montent au filet, donnent des coups et s’exposent à en recevoir; l’autre joue à l’indigné, puis au consolateur et enfin au conseiller-stratégique, tout ceci dans le confort douillet de la discrétion. Cette manie n’aurait suscité d’interrogations outre mesure n’eût été le fait que le prédécesseur de Jean Nkueté à Tsinga  est coutumier de ce genre de défection. Voire de poltronnerie.

© La Météo : Michel Tafou


18/12/2012
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