Affaire de l’avion présidentiel : Inoni Ephraïm persiste à nier son implication dans l'affaire, malgré les charges qui pèsent contre lui

Cameroun - Affaire de l’avion présidentiel : Inoni Ephraïm persiste à nier son implication dans l'affaire, malgré les charges qui pèsent contre luiSon arrestation, le 16 avril 2002, a retentit comme un coup de tonnerre dans l’univers politico- judiciaire. L’on savait qu’il avait été auditionné par la police judiciaire, mais peu de personnes envisageaient l’arrestation d’un Premier ministre, même déchargé de ses fonctions. L’«Opération épervier» était alors perçue comme une entreprise d’épuration politique. Surtout que, malgré sa sortie du gouvernement en 2009 après avoir occupé les fonctions de Premier ministre pendant quatre années (2004-2009), M. Inoni était resté fidèle au chef de l’Etat.

Mauvaise pioche..

Convoqué à Yaoundé le 16 avril 2012 pour être simplement entendu par le juge d’instruction Pascal Magnaguemabé, dans le cadre de son implication dans l’acquisition d’un avion présidentiel, il sera arrêté le même jour et déféré à la prison centrale de Kondengui. Les faits pour lesquels il est poursuivi aujourd’hui datent de la période où il était Sg/Pr n°1 (1997-2004). C’est à cette période que le processus d’acquisition d’un avion présidentiel a été lancé. Inoni Ephraïm a toujours nié son implication dans cette affaire, même du fond de sa cellule. «Le jour de son arrivée, il lui a été demandé de se déshabiller pour que le personnel de l´administration pénitentiaire puisse recueillir ses empreintes digitales, sa taille, ses signes particuliers externes. Inoni Ephraïm a demandé si on ne pouvait pas faire sortir les dames (gardiennes de prison) présentes. On lui a dit non ! C´est la procédure.

Il a ensuite demandé si on pouvait tout au moins baisser le rideau, afin de ne pas être vu. On lui a toujours opposé le même refus. Il a craqué. Il s´est mis à questionner : de quoi m´accuse-t-on ? Qu´est-ce que j´ai fait ?» rapporte une source. En toute connaissance de cause, s’agissant de l’audit d’Apm à la Camair, il affirme avoir «proposé, dans le cadre de ce second audit, qu’il fallait payer son argent au cabinet Apm sur place au Cameroun, pour permettre au fisc de récolter les retombées financières de cette opération». Et de rappeler qu’Apm s’était fait payer son premier audit à Londres. Et c’est, d’après lui, dans ce contexte que les dirigeants d’Apm Londres ont constitué Asset Portfolio Management (Apm Cameroon). «Sans me consulter, ils vont m’attribuer le rôle de président du conseil d’administration. Peut-être pour me contenter.

Mis au courant, j’ai saisi l’avocat d’Apm pour lui signifier mon refus catégorique. Mon nom a été enlevé. J’ai la minute.» Ce que l’ancien PM ne dit pas, c’est que son cadet, feu Elongue Johnson Lifanga, détenait 10% des actions au sein d’Apm. Né le 16 août 1947 à Bakingili, Ephraïm Inoni fait ses études primaires et secondaires à Limbe (1954-1967). Il suit une formation en administration à l'École nationale d'administration et de magistrature de Yaoundé. Il obtiendra, en 1984, un master en affaires et administration publique à l'université de Southeastern (Washington). C’est lui qui remplacera Peter Mafany Musongue à la tête du gouvernement le 08 décembre 2004.

© Mutations : BORIS BERTOLT


15/02/2013
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