Affaire de l’avion présidentiel : Enquête sur le retrait de la plainte de Fotso

Cameroun - Affaire de l’avion présidentiel : Enquête sur le retrait de la plainte de Fotso A l’origine de la décision, à côté des conseils de Ndiva Kofele Kale, une intervention de son père Victor Fotso.
Comme son «ami» Marafa Hamidou Yaya, l’ancien administrateur directeur général de la Camair, Yves Michel Fotso, a pris la parole après ses avocats le 06 septembre 2012 pour démontrer qu’il n’a joué aucun rôle dans la perte de l’enveloppe financière d’environ 23 milliards de Fcfa (31 millions de dollars) versés à Gia International pour l’achat de l’avion présidentiel. C’est à cette occasion qu’il a publiquement annoncé avoir demandé à ses avocats de retirer la plante déposée aux Etats-Unis d’Amérique, entre autres, contre le président de la République Paul Biya.

Dans ce document lu au tribunal et remis au président de la collégialité des juges, Gilbert Schlick, Yves Michel Fotso écrit: «Pour ce qui est de ma plainte déposée aux Usa, dont la presse locale s’est fait l’écho, celle-ci a été déposée contre l’Etat du Cameroun qui, en violation du Settlement Agreement signé en 2006, m’a fait arrêter et incarcérer à la prison de Kondengui, et qui lors de mon transfèrement à la prison militaire du Sed, m’a fait subir des violences physiques et des sévices du fait d’un officier et d’un officier supérieur de la gendarmerie nationale bien identifiés tous les deux. Aussi ai-je instruit mes avocats américains de bien vouloir rectifier la plainte et la liste des mis en cause en y retirant notamment votre nom, Monsieur le procureur, de même que ceux du président de la République, du Sed et du colonel Amadou qui n’ont, en aucun cas, directement posé ces actes de sévices sur ma personne».

D’après des informations, c’est l’avocat de Marafa Hamidou Yaya, Me Kofele Kale, qui a conduit ces démarches au Cameroun et aux Etats-Unis. Il a d’ailleurs été dépêché aux Etats-Unis pour retirer les différentes plaintes et déposer uniquement celle contre l’Etat du Cameroun, signataire de l’accord de session mutuelle (en anglais Settlement Agreement). C’est ce qui explique d’après des sources proches du dossier, son absence à l’audience du 27 août dernier pendant des réquisitions du procureur, Maurice Sooh, contre Marafa amidou Yaya et Yves Michel Fotso. Il est revenu au Cameroun le mercredi 05 septembre 2012, soit la veille des plaidoiries de la défense, à bord d’un vol Camair.Co en provenance de Paris.

Sévices

Victor Fotso suit également l’affaire concernant l’arrestation de son fils avec beaucoup d’attention. Le père d’Yves Michel s’est en effet rendu au secrétariat d’Etat à la défense (Sed) chargé de la Gendarmerie nationale le 05 septembre dernier. A l’occasion, le père Fotso comme on l’appelle dans le cercle familial s’est entretenu avec son fils Yves Michel pendant plus d’une heure de temps. Outre l’intention de le réconforter, les deux hommes ont également échangé sur  la plainte contre le président de la République Paul Biya. D’après nos informations, Yves Michel Fotso a expliqué à son père les raisons pour lesquelles, il a esté en justice.

Pour l’ex-Adg de la Camair, il était non seulement question de protester contre la procédure actuellement en cours au tribunal de grande instance du Mfoundi, mais également d’obtenir de la justice américaine un ensemble de documents attestant de sa non implication dans la société Gia. Le 06 août 2012, les conseils américains de l’homme d’affaires de Bandjoun, Mes Kelley R. Beckley et Kevin W. Bons, ont déposé auprès du tribunal de l’Oregon aux Etats-Unis une plainte contre plusieurs personnalités de la République dont le président Paul Biya, le Sed Jean Baptiste Bokam, le juge d’instruction Pascal Magnaguemabé, ainsi que des officiers de l’armée.

Si la plainte déposée aux Etats-Unis portait effectivement sur les sévices dont il a été victime le 25 mai 2012 lors de son transfèrement de la prison centrale de Kondengui à celle du Sed, les avocats de l’ancien Adg de la Camair voulaient faire pression sur les autorités camerounaises afin d’obtenir l’application de «l’accord  cession mutuelle» de l’Oregon signé le 11 août 2006, par Me Akere Muna, où l’Etat du Cameroun renonçait à toutes poursuites judiciaires contre les personnes et parties impliquées dans les négociations avec Gia.

© Mutations : Boris Bertolt


17/09/2012
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