Affaire de l'avion présidentiel BBJ-II: Marafa promet de se venger - Le film de la condamnation de Marafa et de Fotso

YAOUNDÉ - 24 Septembre 2012
© Thierry Djoussi & Michel Tafou | La Météo

25 ans de prison ferme pour chacun des deux accusés. Ainsi est le verdict rendu au petit matin de samedi dernier. Ambiance!

Des témoins rapportent que lorsque l'ancien ministre d'Etat (Marafa Hamidou Yaya) a été déclaré «coupable de détournement en coaction de la somme de 29 millions de dollars et condamné à 25 ans de prison ferme»; il a eu cette petite phrase sibylline à l'adresse du tribunal présidé par le juge Gilbert Schlick: «Je suis déçu, mais pas vaincu». Comprendre qui pourra. Commencée vendredi à la mi-journée, la lecture du verdict s'est terminée le lendemain, laissant des marques sur les visages présents. «Une grande partie du public a quitté le tribunal à la nuit tombante», confie un témoin. On peut donc imaginer des bancs clairsemés au moment de la lecture du verdict. «Le tribunal en dehors et en dedans a été militarisé comme jamais auparavant», ont fait remarquer plusieurs chroniqueurs de la place.

En sus de Marafa, Yves Michel Fotso (ancien Adg de la Camair) et Jean Marie Assene Nkou (homme politique et patron d'une micro compagnie aérienne) ont également écopé de 25 ans dé prison ferme. Bon à savoir: Assene Nkou n'est plus jamais rentré au Cameroun depuis sa convocation, en avril 2012 en même temps que Marafa et l'ex Pm Inoni Ephraïm, chez le juge d'instruction Pascal Magnaguemabe. L'ancien député de la Mefou-et-Afamba a été donc condamné samedi dernier par contumace.


Débat.

Qu'en est-il des autres co-accusés? Jean-Marie Chapuis, ancien directeur général de la Commercial Bank Cameroon (Cbc), et sa collaboratrice Géneviève Sandjon ont été condamnés à 15 ans de prison ferme. Quant à l'ex-directrice générale-adjointe de la Cbc Julienne Kounda, elle a pris 10 ans ferme.

Les condamnés devront payer solidairement 21,3 milliards de FCFA comme dommages et intérêts à l'Etat du Cameroun. Ils doivent également verser collectivement 1,1 milliard de FCFA comme frais de procédure, à en croire une source présente.

Jointe au téléphone hier dimanche. Me Alice Kom a révélé que le tribunal leur a laissé «48h pour se pourvoir en cassation». Sa cliente, Julienne Kounda, est condamnée pour avoir «dans le cadre de ses fonctions ouvert un compte à la Cbc au nom d'une entreprise de Yves Michel Fotso. Beith, en l'occurrence», a déclaré l'avocate, qui se dit abasourdie par cette décision «inique». Y a-t-il eu violation des droits de la défense du moment où seule lui a été ouverte la possibilité de se pourvoir en cassation, comme l'a indiqué à La Météo Me Alice Kom? La question divise en deux les juristes.


Historique.

L'affaire de l'achat de l'avion présidentiel nait en 2001. A cette période, Marafa occupe la très stratégique position de secrétaire général de la présidence de la République. Ordre lui est confié d'acheter, à l'insu du Fmi avec lequel le Cameroun est sous ajustement structurel, un avion pour les déplacements du chef de l'Etat. Le pilote Marafa embarque dans l'aventure, en outre d'autres officiels, son «ami» Yves Michel Fotso. Celui-ci est alors Adg de la défunte Camair. Pour le financement de cette opération, la Société nationale d'hydrocarbure débloque en catimini 31 millions de dollars US, mais «seuls deux millions sont parvenus à Boeing, le constructeur choisi», clamait l'accusation tout au long du procès. En face, les accusés ont toujours protesté de leur innocence. Samedi 22 septembre le Tgi a tranché. En premier ressort...


L'ex Sg/Pr et le général Asso'o tués par la rumeur

Annoncés pour morts, les deux hommes sont bel et bien vivants. Ainsi au terme d'une énième audience qui aura mis tout le monde en haleine pendant de longues heures, l'ancien secrétaire général de la présidence de la République a écopé de 25 ans de prison ferme pour avoir, selon la justice, détourné 29 millions de dollars en 2001 pour l'achat d'un avion présidentiel. Selon des mauvaises langues, l'ex-ministre ministre d'Etat, ministre de l'Administration territoriale et de la Décentration aurait mis un terme à sa vie. La raison, d'après ces mêmes mauvaises langues, aujourd'hui âgé de 60 ans, Marafa Hamidou Yaya n'imaginerait pas passer les 25 prochaines années de sa vie derrière les barreaux. Faux, rétorquent ceux qui ont pris soin de recouper cette rumeur à la source. Aux dernières nouvelles, Marafa Hamidou Yaya serait toujours vivant, malgré le choc subit à l'issu du verdict.

Dans le même sillage des ragots de bistrots, d'autres informateurs ont fait véhiculer, dans la même journée de samedi dernier, le décès de Benoit Asso'o Emane. Pour eux, l'officier supérieur de l'armée aurait trépassé des suites d'un arrêt cardiaque. L'on s'est d'ailleurs empressé de propager cette rumeur sur la toile. Une intox qui s'est révélée trop grosse pour être vraie, puisqu'à entendre parler l'officier supérieur de l'armée joint aussitôt au téléphone par La Météo, il n'avait pas l'air de quelqu'un qui nous répondait deux mètres sous terre. «A moins que les morts ne parlent déjà au téléphone», a-t-il répondu, sereinement.

Il y a quelques années déjà, la fausse mort de ce haut gradé de l'armée avait fait des gorges chaudes. A l'époque, «Moustache», de son petit nom, avait été admis au service des soins intensifs du pavillon "vip" du Centre hospitalier de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) à Yaoundé, avant d'être évacué, disait-on, vers l'Afrique du Sud. Très vite, son décès sera annoncé dans certains milieux alors qu'il recevait encore des soins à l'étranger. Il est vrai, qu'à plus de 75 ans, il n'a plus la forme de ses débuts sous l'uniforme de l'armée de terre, mais à pousser à chaque fois l'intox jusqu'à ce niveau, il faudrait se poser des questions.




24/09/2012
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