Affaire de l'avion présidentiel BBJ-II: Le verdict sera rendu ce Vendredi.

DOUALA - 21 SEPT. 2012
© Mathieu Nathanaël Njog | Aurore Plus

Ce vendredi 21 septembre 2012 est annoncé le verdict de l’affaire opposant le Ministère public et l’Etat du Cameroun à Marafa Hamidou Yaya, Yves Michel Fotso et Ci. Curieusement s’est l’expectative générale. Voici pourquoi.

Affaire BBJ-2 – Paul Biya prépare dans le Grand-Nord: Vers un incident judiciaire sans précédent au procès Marafa et Cie

Ce vendredi 21 septembre 2012 est annoncé le verdict de l’affaire opposant le Ministère public et l’Etat du Cameroun à Marafa Hamidou Yaya, Yves Michel Fotso et Ci. Curieusement s’est l’expectative générale. Voici pourquoi.

Après la plaidoirie des conseils des accusés, à la suite des réquisitions du ministère public et des avocats de la partie civile, le président de la collégialité Gilbert Schlick a renvoyé les parties pour l’audience ce vendredi 21 septembre 2012 pour se prononcer sur la culpabilité ou non des accusés. Un verdict, certes déterminant pour la suite du procès, mais qui sanctionne la première phase du procès. Une phase qu’on qualifie de débat sur la forme. Un verdict qui ne devrait logiquement pas statuer sur le quantum des peines. Pourtant, au centre de toutes les conversations, il est évoqué la possibilité de voir ce verdict statuer sur la condamnation ou non des accusés. Curieux ! Comme si la procédure judiciaire sera toute spéciale pour cette affaire. Ce qui justifie que le voyage du Chef de l’Etat pour le Nord du Cameroun, où il est allé témoigner sa compassion aux sinistrés des inondations à la suite des pluies diluviennes faites l’objet de toutes les supputations. Aussi bien du citoyen lambda que des leaders politiques.

Le chairman du Sdf, John Fru Ndi en séjour dans la capitale économique du Cameroun n’est pas allé de main morte pour accuser Paul Biya de faire dans la récupération politique de la catastrophe pluviométrique dans laquelle croupissent les populations du Grand-Nord depuis des semaines déjà. Faisant près de 30 00 sans abris et plusieurs morts. D’autres y ont vu une volonté politique du chef de l’Etat de préparer les élites du Grand-Nord à une éventuelle condamnation de Marafa Hamidou Yaya. Certaines indiscrétions font même état de ce que le président de la République pendant son bref séjour dans le Grand-Nord a reçu en audience les représentants de toutes les couches sociales afin d’appeler à l’accalmie quelqu’en soit le verdict. Un verdict qu’il dit ne pas influencer. Raison pour laquelle, il a demandé aux populations du Grand-Nord qu’on sait de plus en plus solidaire à l’ancien ministre d’Etat d’accepter le verdict «impartial» des juges.

Pourtant dans la préparation d’une éventuelle condamnation, une campagne de saupoudrage a été présentée le juge Gilbert Schlick comme un magistrat intègre. Et pour soutenir cela, on évoque le verdict pris dans la première affaire Albatros dans laquelle Jean Marie Atangana Mebara avait été disculpé. Mais, pour la majorité des populations du Grand-Nord, elle s’étonne de ce que l’on leur tienne un discours d’apaisement, alors que la visite du chef de l’Etat a servi de prétexte pour envoyer plus de 2000 hommes en tenue (gendarmes, policiers et militaires) pour quadriller la région du Nord et le département de la Bénoué en particulier. Il en ressort des confidences des pénates que l’audience de ce jour est consacrée comme l’exigent les usages judiciaires en vigueur au Cameroun, au verdict sur la culpabilité ou non des accusés. Mais sur la pression de la plus haute hiérarchie, injonction avait été donnée afin que ce procès connaisse une célérité comme l’ont souhaité les représentations diplomatiques occidentales les plus influentes. Ainsi, il avait été demandé au juge de mettre un coup d’accélérateur à ce procès, afin qu’il soit clos avant l’entrée en fonction du Tribunal spécial qu’on annonce pour le mois d’octobre prochain.


Vers un incident judiciaire dans le procès Marafa et Cie

Dans cette perspective, le président de la collégialité Gilbert Schlick a au sortir de la dernière audience indiqué aux avocats des différentes parties que certes, qu’il va se prononcer sur la culpabilité ou non des accusés, mais qu’ils devraient préparer éventuellement leurs réquisitions pour les uns et leurs plaidoiries. Ceci afin de pouvoir au cours de cette même audience vider cette procédure en rendant un verdict final. Une épreuve cornélienne pour les différentes parties et même pour les jurés. Car, avant de se prononcer sur le verdict sur la culpabilité, la collégialité devrait tout d’abord se prononcer sur le chapelet des exceptions soulevées par les avocats des accusés. S’ils les trouvent fondées, il ne lui resterait qu’a les disculpé et conduire à l’arrêt de la procédure. Au cas contraire, il faudrait encore que les parties entament les débats au fond. Avec la cross examination et la re-examination in chief. Et ce n’est qu’après cela que le ministère public et les avocats de la partie civile devrait présenter leurs réquisitions sur le quantum des peines et faire leurs demandes de dommages et intérêts. Et à leur suite, les avocats des accusés devraient s’appuyer sur leur demander pour plaider soit des circonstances atténuantes, soit démonter les exigences de la partie civile.

Pas aussi facile, susurrent les juristes rencontrées. Sauf si cette audience spéciale va, et ce n’est pas impossible être la plus longue, et se poursuivra jusqu’au lendemain. Au pire des cas ne pas respecter les usages en vigueur. Ce qui n’est pas un acquis. «Il n’est pas exclu que les avocats des accusés, s’ils n’avaient pas gain de cause dans le premier verdict, acceptent de plaider sans débattre au fond. Auquel cas ils feraient tout pour obtenir le dilatoire pour obtenir un report. Et à juste titre», explique un juriste. Un entêtement des jurés ou une violation des procédures pourrait sonner le tocsin de la révolte latente qui couve au sein de la population camerounaise et singulièrement dans le Grand-Nord où les lettres de Marafa l’ont permis d’accroitre son capitale de sympathie. Car on sait que les populations originaires du Grand-Nord ont une rancune tacite à l’égard des deux régimes successifs. Surtout que la catastrophe dues aux inondations dans le Grand-Nord est venue aiguisée étaler au grand jour les clivages entre la partie méridionale et septentrionale du Cameroun.



21/09/2012
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