Affaire de Franck Emmanuel Biya et des titres de CAMTEL: Bas les masques !

YAOUNDE - 06 DEC. 2012
© Marie Claire NNANA | Cameroon Tribune

L’affaire de Franck Emmanuel Biya et des titres de Camtel, s’il y en a une, a tout du scénario du mauvais polar que l’auteur signerait d’un pseudonyme, tant son identité poserait problème, et tant la trame de son récit est cousue de fil blanc.

L’affaire de Franck Emmanuel Biya et des titres de Camtel, s’il y en a une, a tout du scénario du mauvais polar que l’auteur signerait d’un pseudonyme, tant son identité poserait problème, et tant la trame de son récit est cousue de fil blanc. Ne demandez surtout pas le fil de l’intrigue de ce mauvais livre. Il n’y en a pas, à première vue. Mais voyons plutôt les acteurs et le décor. La scène se déroule à Yaoundé…dans les pages de quelques journaux, qui ont aussi parasité abondamment les médias sociaux pour « mondialiser » l’affaire, puis à Paris. Paris ? Non, peut-être pas, car en fait de Paris, il s’agit encore des mêmes colonnes de journaux qui nous apprennent qu’une association basée à Paris, célèbre inconnue dans notre microcosme, aurait porté plainte contre Franck Emmanuel Biya, homme d’affaires, pour délit supposé de distraction de 100 milliards acquis à travers l’opération de titrisation de la dette de la société Camtel.

Dans le rôle du flic futé et incorruptible, qui doit voler au secours de l’Etat ainsi spolié pour récupérer son dû, ce sont encore… les mêmes journaux. Ils représentent à eux seuls tout le système judiciaire : ils dénoncent, ils jugent sans la moindre enquête, ils défendent les intérêts de l’Etat, ils prononcent une sentence sans appel.

Dans le rôle du méchant enfin, ou mieux, du brigand, vous l’avez deviné, Franck Emmanuel Biya. Dans une association d’idées et d’images qui est tout sauf fortuite, le jeune homme d’affaires est présenté dans les éditions d’hier à la Une de certains journaux – lesquels ? Les mêmes, bien sûr ! – à côté de deux autres fils de chefs d’Etat africains qui eux, font l’objet de véritables enquêtes ou procédures judiciaires.

Cameroon Tribune a choisi de mener une enquête minutieuse sur le sujet, qui ne laisse rien voir d’autre qu’une transaction financière régulière et dont le fils aîné du chef de l’Etat n’a pas eu seul l’apanage. Question : pourquoi donc servir aux Camerounais ce mauvais roman ? Il n’est pas besoin d’être sorti de la cuisse de Jupiter pour comprendre que l’intérêt subit des journaux pour cette seule transaction, sans aucune véritable enquête pour établir les faits, et le préjudice éventuel subi par l’Etat, est orienté, et même commandité. En regardant de plus près, on constate que certains journaux, toujours les mêmes, distillent avec un art consommé de la mise en scène et ce, depuis le début de la croisade anti-corruption engagée par Paul Biya, des « révélations » qui ne sont nullement le résultat du journalisme d’investigation. Pour démasquer les vrais auteurs de ces histoires sordides, il suffit de se demander simplement : à qui profite le crime ? Qui a intérêt à laisser croire aux Camerounais, même sans en apporter la preuve, que Franck Emmanuel Biya est un prédateur de la fortune publique au-dessus des lois ? Mais l’opinion publique camerounaise est mûre et avertie. Elle ne confond pas l’investigation et l’enquête au journalisme d’instigation, celui qui jette en pâture à la vindicte populaire un jeune homme, sans histoires, discret, presque effacé, qui n’a jamais défrayé la chronique, malgré ses origines.

Qu’on se le dise, les Camerounais ne veulent pas être distraits : leur pays est à la croisée des chemins, les investisseurs affluent, les signaux sont au vert. Par conséquent, ils veulent consacrer toute leur énergie à participer à l’émergence du triangle national. Ils ne se laisseront pas berner par les couards et les manipulateurs de l’ombre qui utilisent des journalistes à la solde pour faire passer des messages subliminaux, ou assener des contre-vérités dans un acte désespéré aux arrière-pensées évidentes. Qui se révèle être un coup d’épée dans l’eau. S’ils tombaient les masques, peut-être les commanditaires seraient-ils plus crédibles…Quant aux journalistes, ils devraient avoir mieux à faire qu’à jouer les perroquets de luxe !


07/12/2012
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