Affaire Crédit foncier: Une coaccusée d'Abah Abah s'écroule au tribunal

YAOUNDÉ - 11 Janvier 2012
© Olivier A. NDENKOP | L'Actu

Silvie Evina n'a pas pu supporter le nouveau renvoi de la cause. Elle semble avoir perdu le contrôle de ses mouvements. En témoigne son retour brusque sur le banc qu'elle venait pourtant de quitter. La salle n'y pige rien. Ses proches ne cachent pas leurs inquiétudes.

Hier mardi 10 janvier, le Tribunal de grande instance (TGI) du Mfoundi n'a pas vidé son délibéré sur la demande de suspension des procédures tel que formulée le 3 janvier dernier par le Ministère public. Le «nouveau» président de la collégialité a renvoyé la cause au 17 janvier prochain parce que, a-t-il fait constater, «le tribunal n'est pas régulièrement constitué». Effectivement, le juge Gilbert Schlick qui préside régulièrement cette collégialité était absent; ainsi que certains accusés.

Juste après cette décision du président de séance qui n'a pas duré plus de deux minutes, des éclats de voix se font entendre dans la salle: «ça c'est le dilatoire. Ils passent le temps à renvoyer». «Le président a dit la dernière fois que le tribunal doit se prononcer aujourd'hui. Maintenant où est-il?», s'emporte un homme visiblement proche de l'un des accusés. Mais les jérémiades ne changent rien à la décision du tribunal. Les accusés n'ont pas d'autres choix que de libérer le planché.

Pendant que Polycarpe Abah Abah, Joseph Edou, Raphaël Meke s'apprêtent à le faire, Sylvie Evina, leur coaccusée, manifeste des signes de faiblesse. Elle semble avoir perdu le contrôle de ses mouvements. En témoigne son retour brusque sur le banc qu'elle venait pourtant de quitter. La salle n'y pige rien. Ses proches ne cachent pas leurs inquiétudes. «Qu'est-ce qui s'est passé?», s'interrogent-ils en volant à son secours. Même les avocats de la défense se sont mués en secouristes! Mais il y a plus de peur que de mal; puisque Sylvie Evina s'est relevée juste quelques minutes après. Mais, elle ne semble pas totalement remise du renvoi décidé par le juge. C'est d'ailleurs les yeux larmoyants qu'elle a quitté le TG-1, épaulées par ses proches.

Après ce «malaise», Polycarpe Abah Abah se dirige vers Joseph Edou. «Directeur, on va s'en sortir?», demande l'ancien ministre des Finances à son coaccusé, ancien directeur général du crédit foncier. Les deux anciens hauts commis de l'Etat s'échangent quelques souvenirs avant de se séparer. Le public est très curieux de savoir ce qu'ils peuvent bien être en train de se (re)dire. Mais, la conversation ne peut durer davantage puisque les gendarmes qui assurent la «garde rapprochée» de l'ex argentier national ne cessent de manifester leur impatience. Ils le conduisent dans le car de la gendarmerie garé non loin du palais de justice. Tous prennent la direction de la prison centrale de Yaoundé-Kondengui où Polycarpe Abah Abah est incarcéré depuis avril 2008.

Pour mémoire, Polycarpe Abah Abah, Manga Pascal, Tenlep Ten¬lep, Sylvie Evina, Mewoulou, Raphaël Meko et dame Eloumbat sont actuellement poursuivis pour détournement de 4,9 milliards FCFA, destinés au Crédit foncier du Cameroun.




12/01/2012
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