Affaire Biakan à Ngon : Théodule Emmanuel Tonyè à nouveau interpellé

Journal Mutations 16/03/2011

Affaire Biakan à Ngon : Théodule Emmanuel Tonyè à nouveau interpellé

L’ «homme d’affaires» a été appréhendé hier par la police sur instruction du parquet.

Moins de vingt quatre heures après la reconstitution des faits au domicile de feu Jeannot Biakan à Ngon au quartier Obobogo, à Yaoundé, les choses sont allées très vite. D’après des sources sûres, le parquet a ordonné l’interpellation, pour la seconde fois, de l’un des suspects dans cette affaire. Théodule Emmanuel Tonyè, qui avait déjà été interpellé puis relâché le 8 mars dernier, l’a à nouveau été hier par les éléments du Commissariat central n°4 de la ville de Yaoundé. «Nous l’avons fait sur instruction du parquet», indique une source proche des services de la police, qui n’a pas souhaité en dire plus car «il ne faut pas gêner cette enquête qui est très sensible et que suivent les plus hautes autorités du pays».

Hier en début de soirée, cet opérateur économique séjournait encore dans les locaux de cette unité de police. Il est accusé par certains suspects dans cette affaire d’avoir passé un «contrat» de 40 millions de francs pour l’élimination de l’Avocat général près le Parquet général de la Cour suprême. D’autres sources indiquent par ailleurs qu’au cours des investigations, le présumé auteur des coups de feu meurtrier a effectivement reçu la somme de 12 millions de francs avant l’exécution de son contrat. Une somme, affirment nos sources qu’il s’est par ailleurs employé «à dilapider en quelques jours seulement. Offrant 1 million de francs à sa femme, achetant une moto (qui a d’ailleurs été récupérée par les éléments de la police et faisant également de nombreux cadeaux)… ».

De même que l’on en sait un peu plus sur l’arme qui a servi à l’assassinat du magistrat Jeannot Biakan à Ngon. Celle-ci aurait été volée, susurrent nos sources, à un élément de la police surpris un jour dans sa voiture par le présumé assassin. Le malheureux élément des forces de l’ordre avait reçu un coup de poignard à la gorge ; ce qui avait d’ailleurs fait croire à son agresseur qu’il était mort. Ce après quoi le policier avait été délesté de son arme de service. Les jours du policier ne sont heureusement plus en danger.
Des informations puisées à bonnes sources font en outre état de ce que du fond de leur cellule, au Commissariat central n°4 de la ville de Yaoundé, les présumés malfaiteurs ont tenté de s’évader, en se servant, selon nos sources, d’une … cuillère. L’instrument les a aidés à creuser dans le mur et à en extraire l’un des parpaings.

Il aura fallu la vigilance des éléments de cette unité de police pour mettre fin à cette tentative d’évasion. Ce qui a amené les responsables de la police à maintenir les présumés assassins enchaînés dans leur cellule. Un fait qui vient remettre en cause la qualité même des locaux qui abritent nos commissariats de sécurité publique et brigades de gendarmerie. Il s’agit généralement de maisons conçues pour le logement des individus, dont inadaptées à l’usage que l’on en fait aujourd’hui.
Qu’à cela ne tienne, les présumés assassins ont reçu hier la visite des membres de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl) qui se seraient même émus de trouver ces personnes enchaînées. Au grand dam des éléments de la police. L’interpellation de Théodule Emmanuel Tonyè vient donc relancer cette affaire, au moment où du côté de la famille du disparu, l’on envisage déjà son inhumation pour le week-end de la semaine prochaine.

Jean Francis Belibi



16/03/2011
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