Affaire Albatros: Jérôme Mendounga, le caillou dans la chaussure d'Atangana Mebara?

DOUALA - 21 Février 2012
© Florette MANEDONG | Le Messager

Le choix de l'ex-ambassadeur du Cameroun aux Etats-Unis d'Amérique de déposer sans serment peut nuire à l'ex-Sgpr. Malencontreusement, il a choisi de faire une déclaration sans serment et donc, après sa déclaration, aucune autre question ne peut lui être posée. Pourtant, l'on sent bien que c'est lui qui détient la clé de l'affaire.

Deux principales zones d'ombre à l'audience de vendredi 17 février 2012. Comme toujours, il s'agit de l'affaire Etat du Cameroun contre Jean Marie Atangana Mebara, Otele Essomba Hubert Patrice Marie, Jérôme Mendounga et Kevin Joseph Wolls (toujours en cavale), pour détournement de deniers publics, et tentative de détournement de deniers publics en coaction. A la barre, l'ex-Secrétaire général à la présidence est appelé, dès la reprise de l'audience, qui avait été renvoyée la dernière fois pour les observations que devait apporter le parquet aux nouvelles pièces à convictions introduites dans le dossier par Otele Essomba, lors de sa déposition à la dernière audience: Ainsi, les choses sérieuses peuvent enfin commencer. Une trentaine de questions sont posées à l'accusé, parmi lesquelles celles de son conseil, constitué de ses trois avocats (Me Nguini, Me Ekani et Me Assira) et celles du ministère public. Morceaux choisis: qu'a-t-il à répondre à l'accusation à propos du détournement du milliard et demi? Quelle a été sa réaction lorsqu'il a appris de la bouche d'un témoin ici (au tribunal Ndlr) que la somme d'un milliard et demi prétendument détournée, est bel et bien parvenue au loueur d'avion Anset? Et s'il a encore quelque chose à ajouter à propos de cette accusation? A travers son plan de réponse qu'il a rendu public dès le départ (règles et fonctionnement de l'Etat, faits et témoignages précisément), il a, à chaque fois soutenu «qu'il n'y a jamais eu détournement». «Ce sont des accusations totalement infondées, car elles ne sont appuyées par aucune pièce, aucun témoignage. Elles ne sont basées que sur la volonté de nuire et je vais le prouver», a-t-il par ailleurs ajouté.

Par la suite, l'accusation à propos de la somme de 121 millions de FCFA, reliquat de la somme de 720 millions FCFA virée au profit de l'ambassade du Cameroun à Washington est abordée. D'abord par Me Claude Assira. L'accusé semble bien se défendre en démontrant qu'il n'a été en rien impliqué dans les dépenses de cette somme d'argent, encore moins dans les instructions données pour l'utilisation de cet argent. Pourtant, lorsque le ministère public récupère le témoin, aucun autre point que l'affaire concernant les 121 millions querellés n'est abordé. L'ex Sgprc est notamment embêté sur deux principaux aspects: l'histoire du message que l'ex ambassadeur du Cameroun aux Etats Unis lui aurait fait suivre dès réception de l'argent. Le parquet insinue par là que si un tel «compte rendu» lui a été adressé, et I' «unique» d'ailleurs, c'est qu'il n'est pas étranger à la situation et savait forcément quel sort serait réservé à l'argent envoyé. Malheureusement, la seule personne à pouvoir apporter un éclairage à propos de ce fameux message, le sens qu'on peut lui donner et principalement pourquoi il n'a été envoyé qu'a Jean Marie Atangana Mebara, si tant est que Jérôme Mendounga peut correspondre avec plusieurs personnes à la Présidence de la république, n'est que ce dernier. Malencontreusement, il a choisi de faire une déclaration sans serment et donc, après sa déclaration, aucune autre question ne peut lui être posée. Pourtant, l'on sent bien que c'est lui qui détient la clé de l'affaire.

Ainsi, les débats piétinants et la nuit tombant, et surtout, le ministère public disant ne pas avoir en sa position les pièces dont il a besoin pour continuer les questions, souhaite que soit renvoyée l'audience pour qu'il puisse continuer son questionnement à la prochaine audience. L'audience est donc renvoyée au lundi 20 février 2012 à la demande du parquet. Il est exactement 19h00. A la reprise de l'audience le lundi 20 février 2012, le ministère public poursuit avec ses questions. Et juste après lui, le conseil de l'Etat du Cameroun a posé quelques questions. Il ressortait en définitive des réponses de l'ex Sgprc, qu'il agissait uniquement sur instruction du président de la République et qu'il transmettait également les instructions de ce dernier. Après la phase des questions, Gilbert Schlick, président du tribunal, a donné 03 semaines au ministère public pour présenter ses réquisitions sur l'ensemble de la procédure. La prochaine audience se tiendra donc les 15 et 16 mars 2012.




21/02/2012
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