Administration pénitentiaire: Bientôt une prison de 300 places à Mbankomo

Yaoundé, 17 Mars 2014
© Ludovic Amara | La Météo

La petite bourgade, à la périphérie Ouest de Yaoundé devrait prochainement accueillir une prison centrale. Celle-ci viendra s'ajouter aux 77 maisons d'arrêts déjà fonctionnelles sur les 88 prévues par la Chancellerie.

C'est un communiqué du Ministre d'Etat, Ministre de la Justice garde des Sceaux (Minjustice), paru vendredi dans le quotidien gouvernemental, qui renseigne sur le projet. La Chancellerie lance en effet, un appel à manifestation pour la sélection d'un bureau d'étude technique chargé de réaliser les études «architecturales techniques, et géotechniques pour la construction d'une prison principale de 300 places à Mbankomo». Le projet est entièrement financé par le Minjustice, et émarge au budget d’investissement public de ce département ministériel. Dans la même lancée, le Minjustice rend public un autre appel à manifestation d'intérêt pour la construction d'une prison secondaire, d'une capacité de 100 places, à Bali, dans la région du Nord-ouest. «Ces deux projets précèdent un autre, une prison centrale dans les encablures de Douala. Les études sont entrain d'être menées et on vous communiquera bientôt sa capacité», révèle un haut cadre du Minjustice.


7 points d'eau pour 3000 détenus.

Il faut noter que les projets du Ministère de la Justice rentrent dans une vaste stratégie de décongestion des prisons camerounaises, tristement célèbres pour leur promiscuité, mais aussi d'amélioration des conditions de vie en milieu carcéral. Courant 2013, le gouverne¬ment camerounais présentait son rapport annuel sur la situation des droits de l'Homme en 2012. Contenu dans un document de 298 pages en français et en anglais, ce rapport découpé en 3 parties, revenait sur des questions se rapportant aux droits civils et politiques, celles se rapportant aux droits économiques, sociaux et culturels ainsi qu'au droit à un environnement sain et celles transversales des droits de l'Homme et des droits catégoriels.

Plusieurs lignes de ce document sont d'ailleurs reprises par le rapport 2013 des Etats-Unis sur les droits de l'Homme au Cameroun. D'après les Américains, 102 condamnés à mort vivent dans les centres de détentions. Ils y sont enfermés parmi les 25 337 détenus au Cameroun. Dans cette population carcérale, 15 756 personnes attendent d'être jugées, 515 des prévenues et 865 sont des mineurs. Ces personnes sont réparties dans les 77 prisons fonctionnelles sur 88 que compte le pays. La capacité totale d'accueil de ces établissements est de 17.000 places, 4215 prisonniers pour 1000 places à Kondengui/Yaoundé et 3000 prisonniers pour 800 places initiales à New Bell Douala. Pour la ration de ces détenus, un peu plus de 2 milliards de FCFA sont alloués par l'Etat. Le rapport américain souligne cependant que, un peu moins de 228 FCFA était consacrés à la ration journalière d'un détenu. Cela permet de servir à chaque détenu un repas chaque jour, sauf à la prison centrale de Douala où les pensionnaires ont droit à deux repas par jour, et 7 bornes fontaines pour les 3 000 détenus. Toutefois, le budget alloué à la santé des détenus n'a pas changé entre 2011 et 2012. Il est resté de 86 millions de FCFA en 2012. C'est pour améliorer ces chiffres, peu reluisants, que le Ministre de la Justice s'est mis en devoir de construire de nouveaux centres de détention, aux normes internationales.


17/03/2014
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