Accusations d'homosexualité dans le "réseau Marafa": Le Profresseur Jean Emmanuel Pondi clame son innocence à la barre

DOUALA - 04 Octobre 2012
© William Bayiha | La Nouvelle Expression

Le professeur de sciences politiques répondait hier aux accusations du journal L’Anecdote sur sa supposée appartenance au réseau pédéraste de l’ancien ministre

Pendant la phase de l’examination-in-chief dans laquelle Jean Emmanuel Pondi a été appelé à donner les raisons qui l’ont poussé à porter plainte au directeur de publication de l’hebdomadaire L’Anecdote, l’universitaire a relevé quatre points. Le premier est l’atteinte à son honneur et à son honorabilité. «Je pense que l’honneur et l’honorabilité sont sans prix, a-t-il déclaré. Un homme doit défendre son honneur.» Deuxièmement, il explique que la série d’articles du journal de Jean Pierre Amougou Belinga a été blessante pour sa famille et ses proches collaborateurs au niveau national et international. Les deux dernières raisons sont qu’en assurant à ses lecteurs que lui, le Pr Pondi attribue des notes à ses étudiants sur la base du harcèlement homosexuel, L’Anecdote a jeté le discrédit sur l’Institut des Relations internationales du Cameroun (IRIC) d’une part et d’autre part sur l’ensemble de la diplomatie camerounaise et africaine. Pour conclure il a relevé, le visage fermé et la voix grave, qu’il «n’a jamais eu à faire à des questions de mœurs… Je mets qui que ce soit au défi de me prouver le contraire.»

Les faits qui ont suscité la colère de Jean Emmanuel Pondi hier matin au tribunal de 1er instance d’Ekonou, Yaoundé remontent au mois de juin 2012 ; même si la supposée victime relève que d’autres articles diffamatoires ont été publiés par le journal L’Anecdote pendant les grandes vacances. Pour ce procès qui s’est ouvert le 01er août dernier, trois éditions de l’hebdomadaire ont été retenues par l’accusation. Celles des 04, 11 et 18 juin 2012 où des articles non signés mettaient le politiste à l’index sur des questions de mœurs avec l’ancien secrétaire général de la présidence Marafa H. Yaya. A côté, il y avait aussi des accusations de supposés étudiants victimes des assauts homosexuels de leur enseignant à la faculté des sciences juridiques et politiques à Soa et ceux de la Fac des arts, lettres et sciences humaines à Ngoa Ekelle. Seulement le Pr Pondi a démontré, grâce à des attestations produites par les responsables de ces deux établissements, qu’il n’y a jamais enseignés.


La forme contre le fond

La prise de parole de l’accusation a été prise en sandwich par des querelles de procédures interminables. D’abord à l’ouverture de l’audience. La défense d’Amougou Belinga a demandé au tribunal d’annuler purement et simplement l’action judiciaire pour vice de forme. Selon Me Ismaël Biock et ses confrères, la citation directe du plaignant a été mal rédigée d’une part. Par ailleurs, l’accusation n’a pas suffisamment qualifié les faits d’injure, de diffamation, d’outrage et de chantage qui sont reprochés à l’hebdomadaire L’Anecdote. Cette faute de procédure est sanctionnée par la loi sur la liberté de communication sociale de nullité. Sur ce point le parquet et le collectif des avocats du Pr Pondi estiment pour leur part que la citation directe dans sa forme, ne porte pas atteinte aux intérêts de la partie adverse. En plus, le cumul constaté dans la qualification des faits incriminés vient de ce qu’ «il y a des éléments constitutifs communs entre la diffamation et l’injure», a résumé Me Blanche Mbenoun. Et le président du tribunal, Hamman Wabi Hamandjoda lui a donné raison en demandant à Pondi de prêter serment.

Après l’exposé de sa version des faits dans le cadre de l’examination-in-chief telle que nous l’avons racontée plus haut, la défense a demandé le renvoie de l’affaire pour lui permettre de se préparer davantage avant de réaliser la cross-examination. Pas question, a répondu l’accusation appuyée dans sa requête par le parquet. Un débat houleux s’est engagé entre les deux parties. Les conseils de L’Anecdote estimant que la décision du tribunal de passer outre les questions de forme a été trop rapide. Le camp opposé soulignant avec le procureur qu’ «on ne va pas à la guerre sans préparer des armes.» Amougou Belinga cloîtré dans son box est resté muet tout au long des débats. Après une suspension de deux heures, l’affaire a été renvoyée au 16 octobre prochain.




04/10/2012
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