Accueil: Retour triomphal d’Henriette Ekwe au pays natal

DOUALA - 18 MARS 2011

© Bernard Tchami | La Nouvelle Expression

La lauréate africaine du prix féminin primée aux Etats-Unis, est arrivée à l’aéroport international de Douala hier soir.



Henriette Ekwe, Hillary Clinton et Michelle Obama - USA 2011
Photo: © HE


Les journalistes, les fans et les membres de la famille d’Henriette Ekwè, sont venus nombreux hier soir, pour réserver un accueil le plus chaleureux à la lauréate africaine du prix féminin. L’Airbus Air France au bord duquel se trouvait la journaliste, a touché le tar mark de l’aéroport international de Douala à 19h35. Elle a été reçue en grande pompe par ses confrères venus nombreux, lui exprimer leur reconnaissance au motif de cette distinction que vient de lui conférer le département d’Etat américain la semaine dernière. Elle a reçu le 8 mars dernier, des mains de la première dame des Etats-Unis, Michelle Obama, et le chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, le prix du secrétaire d’Etat américain. Cette cérémonie coïncidait avec la journée internationale de la femme, qui n’avait pas meilleure occasion de reconnaître et porter au goût du jour l’œuvre d’une combattante de la liberté et de l’émancipation des couches sociales défavorisées. Henriette Ekwe, journaliste, directrice de la publication de l’hebdomadaire Bebela, a donc reçu ce jour à Washington, le Prix du courage féminin (International Women of courage) du secrétaire d’Etat américain.



Henriette Ekwe, Hillary Clinton et Michelle Obama - USA 2011
Photo: © HE


Sélectionnée à travers dix femmes à travers le monde pour recevoir ce prix, Henriette Ekwe, aux dires de l’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, Robert Jackson, «a été choisie en raison de son courage exceptionnel, son engagement et son leadership dans la promotion de la démocratie, de la transparence, des droits de l’homme et l’état de droit au Cameroun. Elle est un témoignage vivant du courage des femmes à travers le monde qui se battent pour la justice sociale et la liberté politique. Le Cameroun devrait être fier d’elle. Nous espérons que ce prix va inspirer d’autres camerounais à participer activement dans l’évolution démocratique du Cameroun.» le comité d’accueil constitué essentiellement des journalistes de la presse privée, a démontré autant qu’il pouvait, aux yeux de nombreux curieux et de fins limiers venus pour la circonstance, que cette femme de poigne et digne de respectabilité méritait une reconnaissance aussi bien de la société civile, des hommes politiques que de l’Etat. Après quelques échanges avec échanges avec ses confrères, elle a pris la direction de Bonabéri où l’attendait son père âgé aujourd’hui de 100 ans. C’est après cette chaleur paternelle qu’elle devait son domicile au quartier Bonakamouang.


Ce prix a été lancé en 2007 par Condoleezza Rice, alors secrétaire d’Etat américain, le Prix du courage féminin du Secrétaire d’Etat américain, et a déjà honoré des dizaines de femmes à travers le monde qui ont su faire preuve d’un courage exceptionnel, d’une force et d’un leadership dans la défense des droits de l’homme, de liberté, de la justice sociale, de l’égalité et l’émancipation des femmes. Il est important de rappeler que c’est la première fois qu’une camerounaise est sélectionnée pour ce prestigieux prix et que Henriette Ekwe est l’unique lauréate originaire d’Afrique. Les autres récipiendaires viennent de Chine, Biélorussie, Hongrie, Jordanie, Afghanistan, Pakistan, Kirghizstan, Mexique et Cuba.


Journaliste puis chroniqueur à «La voix du Cameroun», organe de propagande de l’Upc et à la Nouvelle Expression puis au Front, Henriette Ekwe a créé le 11 juin 2008 son hebdomadaire qu’elle baptise Bebela, «la vérité »


Henriette Ekwè: «J’ai porté la voix de ma profession aux Etats-Unis»


La lauréate du prix féminin du courage décerné par le département d’Etat américain revient sur les moments forts de son séjour américain.


Vous revenez des Etats-Unis où vous avez reçu un prix. Quel sentiment vous anime en ce moment ?


Pendant la cérémonie, j’étais très émue parce que le drapeau camerounais était à tous les niveaux, vraiment au plus haut niveau, à la Maison Blanche aussi. Mais on n’a pas rencontré le président Obama, parce qu’on disait que c’était le jour où Kadhafi était prêt à partir, donc il était un peu occupé. Mais il y a eu cette cérémonie au département d’Etat. Après, nous avons été invitées à la Maison Blanche par la première dame. A la cérémonie, il y avait six femmes simplement parce qu’il y en a qui ne sont pas venues, notamment la Cubaine et la Russe ; et j’ai été chargée par Mme Hillary Clinton de remercier le département d’Etat au nom de toutes les femmes. C’est pour cela que vous m’avez vue lire le discours.


Décrivez nous cette cérémonie du pays de l’Oncle Sam ?


Disons qu’il y a quelques clichés qu’on connaît de notre presse là-bas. En dehors de feu Pius, ils ont l’impression qu’il n’y a plus de journaux, qu’il n’y a plus de batailles et je leur ai dit que la presse camerounaise est une presse intrépide qui, avec très peu de moyens, fait un très grand travail de transparence dans notre pays.et qui fait avancer le processus démocratique. Ceux qui m’entourent à mon arrivée sont les journalistes et je m’en réjouis énormément. Je dis que ce prix est aussi le leur.


A qui dédiez-vous ce prix ?


Je dédie ce prix à mon père qui a cent ans et qui, même quand j’étais en prison, à quatre-vingt ans, venait me voir tous les matins. Je le dédie aussi combattants de l’Upc qui se sont battus, qui sont morts dans l’anonymat et à tous mes confrères de la presse pour le travail qu’ils ont fait ces 20 dernières années. Et là c’était très important, on a discuté et demandé les moyens qu’on peut mettre en jeu pour développer la presse. J’ai porté la voix de ma profession aux Etats-Unis. Je vous dédie ce prix parce que de temps en temps, nous étions en situation inconfortable.




20/03/2011
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