Accident : Panique à la base aérienne de Yaoundé

Journal Mutations 14/03/2011

Accident : Panique à la base aérienne de Yaoundé

Un avion militaire rate son atterrissage donnant des sueurs froides au haut commandement.

Hier mardi, aux environs de 12h à la base aérienne de Yaoundé, l’ambiance sereine de la matinée a été brutalement rompue par la «sortie de piste» d’un Alpha-Jet ayant deux pilotes à bord. Des riverains qui ont aussitôt accouru surplace rapportent que l’accident a drainé sur les lieux tout un détachement de pilotes de chasse. Lesquels y patrouillaient encore hier après-midi.
Informé, le ministre de la Défense, Edgar Alain Mebe Ngo’o et des hauts gradés de l’armée camerounaise ont au pied levé effectué le déplacement de la base aérienne pour s’enquérir de la situation. Pour l’heure, en attendant les résultats de l’enquête qui sera certainement ouverte par le ministre de la Défense, une source crédible indique que la sortie de piste de cet avion militaire a été causée par «un dysfonctionnement du système de freinage de l’appareil». Et les occupants de l’aéronef se sont tirés avec «quelques blessures», rapporte la même source .
En revanche, révèle-t-on, l’appareil a subi des dommages importants. Cet accident survient cinq jours seulement après la nomination par le chef de l’Etat, Paul Biya, des chefs d’Etats-majors centraux, avec notamment l’avènement du général de brigade aérienne Jean Claude Momha, à l’armée de l’air [4 ans après le décès du titulaire du poste] avec comme major-général le colonel Benoît Eba Eba Bede.

Si l’accident de l’Alpha-Jet survenu hier à la base aérienne de Yaoundé n’a pas produit de perte en vie humaine, cela n’a pas été le cas pour l’hélicoptère Bell 412 du Bataillon d’intervention rapide (Bir) qui avait crashé à Pouma le 22 novembre dernier. Ce crash avait notamment laissé sur le carreau le colonel israélien Avi Abraham Sirvan, conseiller technique à la présidence de la République chargé des formations [militaires] d’élite.
Les résultats de l’enquête ouverte après ce drame sont toujours attendus. Par ailleurs, le 28 mai 2003, un crash d’un appareil de type Impala de fabrication sud-africaine, don de l’Afrique du Sud au Cameroun, avait provoqué, à la base aérienne de Yaoundé, la mort du lieutenant-colonel Bile Samba et de son jeune copilote, en l’occurrence Biko Mongo. Pilote de chasse aspirant, âgé de 19 ans, cet élève-officier de l’Ecole de l’air de Garoua participait alors à une séance d’entraînement dispensée par le Lieutenant-colonel Bile Samba. Leur appareil avait explosé au moment où il devait atterrir à base aérienne de Yaoundé.

En rappel, l'Alpha-Jet est un appareil militaire de conception franco-allemande (Dassault Aviation - Dornier), destiné à l'entraînement ou à l'attaque au sol. Il a été construit à environ 500 exemplaires et utilisé par une dizaine de pays. Il s’agit de l’Allemagne, la Belgique, la Côte d'Ivoire, l’Égypte, la France, le Maroc, le Nigeria, le Portugal, Qatar, la Thaïlande, le Togo et le Cameroun.
Quelques exemplaires sont également utilisés en Grande-Bretagne pour des essais de systèmes embarqués, par des opérateurs privés. Issu des études menées de chaque côté, le premier prototype de l'Alpha-Jet s'envola le 26 octobre 1973. Son système permet une grande flexibilité dans les missions d'attaque. Mais il est devenu obsolète depuis l'apparition du Mirage 2000 puis du Rafale. Le Cameroun aurait en ce moment dans son parc 7 Alpha Jet MS2.

Georges Alain Boyomo



16/03/2011
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