Abus sexuels sur les mineurs : Un rapport accable les violeurs

Cameroun - Abus sexuels sur les mineurs : Un rapport accable les violeursPrésenté le 7 novembre à Yaoundé, le rapport de l’étude sur les discriminations sexistes et les abus sexuels révèle qu’il n’existe pas un endroit où l’enfant est en sécurité contre les agressions sexuelles, car ces violeurs se recrutent dans l’environnement immédiat des enfants.

Sur 153 enfants qui ont déclaré avoir été victimes d’abus sexuels, 116 étaient des filles, soit 75,81%. L’étude révèle que la majorité des victimes sont paradoxalement des élèves. Les auteurs de ces forfaits se recrutent dans l’environnement immédiat de l’enfant : parents, oncle, tante, cousin, enseignant, voisin, etc.
 
Les discriminations sexistes quant à elles constituent des facteurs de vulnérabilité des victimes. Elles exposent la jeune fille à la déscolarisation ce qui peut compromettre plus tard son insertion socioéconomique.

L’étude avait pour objectif de faire un état des lieux des discriminations sexistes et des abus sexuels sur les enfants. Commandité par le Centre international de promotion de la création (Cipcré), l’étude a permis d’établir l’existence des deux phénomènes dans les trois régions étudiées. Sur le plan démographique, l’échantillon d’enfants interviewés est hétérogène quand on s’intéresse à l’âge, à l’occupation et au niveau d’études des sujets.

Toute fois, il ressort que filles sont plus nombreuses que les garçons. Ce qui ne signifie pas que les abus sexuels ne touchent que les filles. Des adolescents se disent aussi victimes d’abus sexuels soit par des femmes âgés qui leur proposent de l’argent, soit par des hommes pour des relations homosexuels.

L’autre centre d’intérêt c’est la discrimination sexiste. Sur ce volet l’étude révèle une  socialisation différentielle qui s’effectue au détriment de l’émancipation de la fille.

L’étude a permis de constater qu’il n’existe pas un endroit où l’enfant est en sécurité contre ces agressions sexuelles : de la famille à l’école en passant par l’environnement dans lequel il vit au quotidien. Les données collectées permettent de dresser un profil de l’enfant victime et un profil de l’agresseur sexuel des enfants. Du coup, l’environnement familial, scolaire et communautaire ne rassure plus.

Les auteurs de l’étude ont formulé des recommandations visant à juguler le phénomène. Parmi les propositions de l’étude, il ressort la nécessiter d’élaborer un dispositif ou un plan national de lutte contre les violences de genre, les discriminations sexistes envers les filles et les abus sexuels sur les enfants, notamment les filles et conduire une ingénierie avec pour but le changement de comportement vis-à-vis de ces menaces.

Mais il est surtout impératif  de s’attaquer aux causes et aux facteurs qui encouragent ou ferment les yeux sur ce phénomène. Il y a notamment le silence complice des familles qui taisent certains abus comme l’inceste, encouragent la discrimination entre filles et garçons qui ne jouissent pas des mêmes avantages. L’étude a été conduite dans les zones de Yaoundé II, Yaoundé V et VI, Bafoussam I, II et III, Foumbot, Foumban, Bamenda, et Boyo.

© La Nouvelle Expression : Christophe Mvondo


09/11/2012
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