Abus de pouvoir : La justice dévoile les mensonges de Olanguena Awono

Abus de pouvoir : La justice dévoile les mensonges de Olanguena Awono

Olanguena:Camer.beLa libération Du Dr Roudolph Mbangue et ses collaborateurs qui avaient été écroués pendant six ans à la suite d’une plainte d’Olanguena Awono justifie les manœuvres de l’ancien ministre de la santé. Olanguena n’hésitait pas à user de son pouvoir pour briser des vies. Ses nombreuses victimes projettent désormais de le poursuivre eux-aussi en justice. La libération de l’ancien ministre de la santé Urbain Olanguena Awono n’est sûrement pas pour demain. Déjà poursuivi par l’Etat du Cameroun et écroué à la prison de Nkondengui pour le détournement avec des complices d’environ quinze milliards, l’ancien ministre devra désormais se préparer à affronter d’autres procès. De nombreuses personnes qui avaient été victimes de ses abus d’autorité, de pouvoir et de fonction projettent désormais de se constituer partie civile à ses procès.

Libérés la semaine dernière par la cour d’appel du Littoral pour fait non établis après six ans de prison, les victimes n’entendent pas laisser leur bourreau impuni. En effet, Le mercredi 10 août 2011, la Cour d’appel du Littoral a rendu son verdict dans l’affaire ministère de la Santé publique contre Roudolph Mbangue, ancien coordinateur du Groupe technique provincial de lutte contre le Sida dans le Littoral (Gtp/L), Catherine Linwa, ex-chef d’unité réponses locales et sectorielles du Gtp/L ; Godefroy Tchouamene, ex-chef d’unité de gestion administrative et financière, et Tobie Essama, ex-comptable de la structure.

Ces cadres avaient été arrêtés à la suite d’une plainte de Urbain Olanguena Awono, alors ministre de la santé et écroués à la prison de New-bell à Douala. L’ancien ministre de la santé les accusait du détournement de 205 580 000 Fcfa, fonds alloués au Gtp/L par le ministère de la Santé et destinés au financement de la lutte contre le Sida dans le Littoral. Ces anciens collaborateurs du ministre dont le Dr Roudolphe Mbangue qui lui était par ailleurs très proche avaient toujours clamé leur innocence. Le ministre en avait alors fait une affaire personnelle et fait engager des avocats pour contester leurs allégations et soutenir leur implication dans le présumé détournement.
Après plusieurs procès pendant lesquels les accusés étaient détenus à la prison de New-bell, le tribunal de grande instance du Wouri avait fini par les condamner. Le Dr Mbangue, Catherine Linwa et Godefroy Tchouamene avait alors écopé de 15 ans de prison ferme, et Tobie Essama de 12 ans. Convaincu de leur innocence et déterminé à apporter les preuves du mensonge de Olanguena, les quatre accusés avaient alors interjeté appel auprès de la cour d’appel du Littoral. Le 10 août dernier, ce dernier les a tout simplement déclarés non coupables du détournement de deniers publics, et acquittés.

Le caractère spécial et original du déroulement du procès ce jour avait fini par convaincre les nombreux curieux de la machination qui avaient conduit ces innocents en prison. L’audience n’ayant duré que cinq minutes.

Des entreprises et leurs promoteurs parmi les victimes

L’ombre d’Olanguena Awono plâne tout aussi ce 18 août au tribunal de grande instance de Bonanjo où la Compagnie camerounaise pharmaceutique (CCPharma) spécialisé dans la distribution des génériques affronte la société Stride Arcolab, une multinationale appartenant à des indiens. La prescription soulevée par l’avocat des intérêts indiens lors de la dernière audience est un signe révélateur d’un véritable malaise et surtout d’un stratagème visant à occulter la cross examination du Dr Pierre Sopngwi, directeur de la CCPharma qui pourrait aboutir à de rocambolesques révélations.

En effet, alors que la CCPharma avec 30% du capital était en relation d’affaire avec la société Safal, représentant de Strides Arcolab au Cameroun qui détenait 70% de ce capital, Olanguena Awono, alors ministre de la santé retire l’agrément de la CCpharma et tous les produits Strides Arcolab sur le marché. C’est bien cet agrément qui permettait à cette joint venture de distribuer les médicaments génériques au Cameroun et au Tchad. L’ancien ministre de la santé soutenait alors s’appuyer sur des dénonciations d’un tiers accusant la CCPharma de falsification des médicaments. Le ministre mit alors à contribution la DGSN qui lui fournit alors un rapport dans ce sens sans aucun procès verbal de l’audition du suspect. La CCPharma va alors saisir la cour suprême qui lui donne raison et ordonne une contre expertise. Urbain Olanguena Awono refuse de se soumettre à la plus haute juridiction du pays et maintient le statut quo.

Contre tout attente, le partenaire de la CCPharma, à savoir Safal, représentant de Strides Arcolab commet un communiqué de presse dans lequel il soutient l’action du ministre et annonce la rupture du partenariat avec la CCPharma. Quelques temps après, les produits Strides Arcolab à l’instar de la quinine 300 mg comprimé qui avaient été retirés du marché sur décision du ministre y sont encore réintroduits sans aucune contre expertise par Aphad, une société crée à cet effet. Toute chose qui fit penser que Safal, représentant de Strides Arcolab s’était associée avec le ministre pour fragiliser la CCPharma. La nouvelle société Aphad crée étant alors perçu comme une propriété de Olanguena Awono. Bien plus, avec Aphad, les prix des produits commercialisés par le passé par CCPharma et désormais par Aphad ont été revus à la hausse sans que le distributeur en soit inquiété. En guise d’exemple, Erekta, une molécule autrefois vendu par la CCPharma à 4500 Fcfa est depuis lors commercialisé à 7500Fcfa. Le Dr Mbangue, Catherine Linwa, Godefroy Tchouamene et Tobie Essama ont là un allié de plus qui gonflera la liste des parties civiles qui contribueront à maintenir Urbain Olanguena Awono pendant très longtemps encore en prison.

© Le Messager : Charles Nforgang


20/08/2011
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