Abus de confiance: Déjà trois plaintes contre Charles Etoundi

YAOUNDE - 21 AVR. 2010
© Nadege Christelle Bowa | Le Messager

Rencontré à son domicile sis au quartier Mfandena à Yaoundé, précisément derrière la pharmacie du stade, c’est un homme affecté qui nous reçoit.

Rencontré à son domicile sis au quartier Mfandena à Yaoundé, précisément derrière la pharmacie du stade, c’est un homme affecté qui nous reçoit. Un mini drap noué entre le cou et le bras lui sert de minerve. « C’est provisoire, c’est en attendant d’acheter une minerve pour soutenir mon bras. Depuis que ces gens m’ont tabassé, je souffre atrocement. J’ai eu un déboîtement de l’épaule », se plaint Adolphe Mbassi. Le certificat médical produit à la suite de la bastonnade subie fait état d’une luxation de l’épaule entre autres. Son épouse se souvient de l’horreur. « Quand il est tombé, j’ai cru qu’il n’allait plus jamais se relever », renchérit-elle à la suite de son mari. Aux deux angles de la véranda, veillent des statues de bois imposantes. « Ce sont eux qui les ont laissées là », affirme madame Mbassi. En même temps qu’elle tente de rassurer sa fille. « N’ait pas peur, les enfants de Dieu n’ont peur de rien », murmure-t-elle à l’enfant qui s’est réfugiée dans ses bras à la vue desdits objets.


« Regardez ces trous. C’était pour élever un R+3 avec des appartements à louer. Mais je suis bloqué depuis à cause de tous ces problèmes ». Adolphe Mbassi comptabilise ainsi les dégâts causés par l’affaire qui l’oppose à son locataire, Charles Borromée Etoundi, ex-ministre d’Etat en charge de l’Education nationale. Des problèmes qui datent de l’intronisation de ce dernier comme patriarche des Mvog-Ada en août 2009. L’ex-ministre d’Etat, alors locataire de Adolphe Mbassi depuis 2006, sollicite la cour de la villa mitoyenne pour « recevoir » ses invités. « Le jour de l’intronisation, il y a eu une grosse tornade. C’est comme cela qu’ils se sont retrouvés dans la maison avec tout le matériel de la fête. Après quatre mois, ils ne veulent toujours pas le sortir », raconte A. Mbassi. Qui soutient avoir rencontré son locataire à l’effet d’éclaircir ce mystère. D’autant plus que ce dernier a déjà des prétentions sur les deux villas. « Ils ont chassé mon gardien, changer les serrures et poster une cohorte de vigiles m’interdisant l’accès de chez moi ».


A la Justice de trancher

Une réunion de mise au point avait pourtant été organisée au cours de laquelle « M. Etoundi s’est engagé verbalement à payer tous les arriérés enregistrés ; signés un nouveau contrat regroupant les deux villas et avancer un an de loyers sur le nouveau contrat. Il s’est engagé à verser cet argent le 27 janvier 2010 sous le prétexte qu’il attendait un argent du président de la République ». En lieu et place de l’argent promis, le ministre envoie une « milice » avec pour mission de déloger les propriétaires des villas querellées. « Il en est déjà à la troisième équipe qu’il change ». En dépit de l’intervention du substitut du procureur près du tribunal de première instance de Yaoundé Ekounou, les intimidations se poursuivent. « On a déjà été séquestré trois fois », bastonné et une partie du mur mitoyen a été détruit.

Afin de rentrer dans ses droits et pouvoir jouir en toute tranquillité de ses biens, A. Mbassi a intenté une série d’actions : une plainte pour séquestration, une autre pour violation de domicile, tentative de meurtre, agression à main armée, destruction de biens, coups et blessures, séquestration, abus de confiance et pratique de sorcellerie, déposée auprès du procureur de la République d’Ekounou. D’après M. Mbassi, Charles Etoundi aurait lui aussi saisi la compagnie de gendarmerie d’Emombo pour « trouble de jouissance et destruction de biens ». C’est le plus important. « Ce qui est sûr, il y en aura d’autres puisque la procédure d’expulsion n’a pas encore été engagée », promet A. Mbassi.


Compassion

Joint au téléphone pour sa version des faits, Charles Etoundi ne peut nous recevoir. « Je ne suis pas libre de mes mouvements. Je suis interné depuis 22 jours. Aujourd’hui, je n’ai pas droit aux visites. Rappelez-moi demain (ce jour, ndlr) dans l’après-midi », indique-t-il au reporter. En attendant, « nous avons lu tout ce qu’il raconte dans les journaux. Ne pensez-vous pas que s’il y avait eu accord de vente cela devrait être matérialisé au moins par une promesse de vente ? », Interroge A. Mbassi. Et de compatir : « nous le comprenons. Le patriarche est coincé. Pour être intronisé, il a menti en assurant être le propriétaire de mes villas. Aujourd’hui, il a peur de paraître ridicule devant ses sujets ».



22/04/2010
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