70% de Camerounais dans le noir en zone rurale

70% de Camerounais dans le noir en zone rurale

 

Cameroun : 70% de Camerounais dans le noir en zone ruraleMalgré les efforts d’Aes-Sonel et les projets en cours, le Cameroun souffre d’un déficit énergétique important.

Le 17 décembre 2007 aux environs de 12 h à Abong-Mbang, dans la région de l’Est, les populations avaient marre des délestages à répétition. Elles sont descendues dans la rue et sont allées à la préfecture locale pour manifester leur ras le bol. La réaction des forces de l’ordre face à ce mouvement a été brutale. Deux jeunes gens sont tombés sous les balles.
A leur tour les manifestants ont incendié la préfecture et des locaux d’Aes-sonel. Cette manifestation a été la première du genre au Cameroun qui a montré à quel point l’énergie est importante et jusqu’où sa privation peut mener.

Un problème que le président de la République reconnaît comme « un obstacle que nous n’avons pas encore réussi à surmonter » (Cf message à la nation du 31 décembre 2007). Depuis lors, la situation n’a pas trop changée. Car les populations de la région de l’Est et de plusieurs régions du pays se plaignent toujours des coupures intempestives, malgré les efforts de l’opérateur Aes-Sonel. Pour l’instant, la couverture nationale en électrification rurale varie entre 25 et 30%, alors que 60% de la population camerounaise vit en zone rurale, d’après les responsables du Minee. Ce qui signifie que près de 70%  En novembre 2010, l’Electricity Development Corporation (Edc), citée par l’Apa, affirmait que la production énergétique du Cameroun pouvait baisser de 26 à 30 Mégawatts en 2011.

Et pourtant, le Cameroun ne manque pas de potentialités. Le pays dispose du second potentiel énergétique en Afrique, avec 994 Terawatts. «C`est-à-dire que si le Cameroun développe son potentiel, nous serons capables d’enregistrer facilement et sans contraintes, au cours des 20 prochaines années, 15 000 à 20 000 mégawatts », expliquait en 2007 Célestin N’donga, centralien.

Mais alors, la production totale actuelle avoisine 1 060 MW. En 2006, la production totale hydroélectrique s’élevait à 920,6 MW. La demande, elle, croît de 6 à 8% chaque année.
« Il est incompréhensible que l’on souffre d’une telle pénurie », s’offusquait Paul Biya en décembre 2007, tout en remarquant qu’en plus des potentialités hydroélectriques, le Cameroun dispose de gisements de gaz exploitables. Le projet de la centrale à gaz de Kribi initié par la Kpdc en est la preuve.

Facteur de croissance
Or aujourd’hui, les experts s’accordent à dire que l’électricité est le cœur de toute croissance. Jean-Bernard Sindeu, ancien ministre de l’Energie et de l’Eau : « L’énergie est actuellement la condition sine qua non pour le développement social, industriel et économique du Cameroun ».
Célestin N’donga pousse les avantages de l’électricité un peu plus loin, en affirmant qu’avec une offre énergétique conséquente, il est possible d’éradiquer le phénomène de coupeurs de route dans le grand Nord.

Pour palier aux problèmes de l’électricité du Cameroun, des projets de construction de barrages et centrales électriques sont en gestation au sein du gouvernement, en collaboration avec certains opérateurs privés. Il s’agit du barrage hydroélectrique Lom Pangar, de celui de Memve’élé sur le Ntem et de la centrale à gaz de Kribi. Le 22 mars 2011, Paul Biya a demandé qu’il soit respectivement attribué à ces projets 24 milliards de francs cfa, 59 milliards de francs Cfa et sept milliards de francs Cfa. Ceci dans le cadre des 200 milliards de francs Cfa collectés à l’issue de l’emprunt obligataire de décembre 2010.

 

 

D’autres analystes indiquent également la piste des énergies renouvelables comme solution au déficit énergétique. C’est le cas par exemple de l’énergie solaire. Une option d’ailleurs préconisée par Paul Biya, mais qui s’avère onéreux de l’avis des experts s’il faut satisfaire tout le monde.

Par ailleurs, un Fonds de l’énergie rurale a été créé en décembre 2009 avec pour objectif de subventionner les projets d'électrification attractifs des zones rurales. Les résultats sont encore loin de satisfaire les Camerounais.

 

Cameroun : 70% de Camerounais dans le noir en zone rurale
© beaugasorain.blogspot.com : Beaugas-Orain DJOYUM


05/04/2011
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