1913-2013 MPODOL –UM RUBEN NYOBE A 100 ANS:LE CAMEROUN EST-IL UN PEUPLE UNI ? FAUT-IL Y CROIRE ENCORE ?

UM Nyobe:Camer.beL’unité d’un peuple semble correspondre à une idée éminemment factice ou purement théorique tant les outils d’analyse pour en mesurer la pertinence ou la portée sociologique demeurent en général vagues, désuets, avides de tout droit utile.Pourtant, le fonctionnement de toute communauté humaine, voire son développement à bien des égards trouvent leur origine socio-culturelle dans la capacité d’un peuple à se rassembler autour des idéaux forts et des valeurs stables, gages de son unité.

Au cœur des revendications originelles quant à l’existence de notre Etat, un homme s’est distingué pour son courage politique et son action singulière pour la défense des valeurs communes de cohésion sociale, de bien-être collectif, fut-ce sous l’angle du marxisme, dans l’intérêt de toutes les populations du Cameroun.

Loin de vouloir rétablir un débat publique d’un autre temps sans doute en contradiction avec les préoccupations courantes, il m’a semblé utile d’interroger de manière succincte la mémoire de Um Ruben NYOBE qui aurait eu cent ans en cette année 2013 (UM Ruben NYOBE est né en 1913) en raison des hésitations, parfois même des désillusions, auxquelles notre pays reste confronté au risque de porter gravement atteinte à ses valeurs de stabilité nationale.

J’ai voulu ouvrir un dialogue intergénérationnel inexistant entre nos concitoyens, une fenêtre sur le peuple que nous voulons être, celui des prosodies de Ruben UM NYOBE, Ernest Wandjie ,Felix Moumie,et tous leurs copains d’aventure parmi lesquels un certain nombre d’innommés dignes de reconnaissance, tous forgerons de notre Etat né, naissant et à venir.

Evidemment, la politique actuelle du gouvernement entendue comme un espace de règles dont le déploiement est voué au service des populations ne semble pas réserver à cet évènement socio-culturel la place qui lui serait naturellement accordée sous d’autres cieux.

Le manque de cohésion naturelle ou de stratégie politique pour les générations futures reste une des tares que le leader populaire voulait compenser par des actes forts dès l’origine de sa prise de fonction au rang de secrétaire général de l’union des populations du Cameroun en 1945.

La société moderne que nous tentons de construire ensemble doit également se nourrir de la mémoire de nos devanciers sans lesquels notre peuple ne pourra se garantir le parachèvement de sa propre réalisation. D’où l’intérêt de se poser la question de savoir si notre pays est uni  et prêt à affronter ses défis présents et futurs?

Je vous ferez remarquer que le rapprochement avec une autre actualité récente et récurrente aux Etats-Unis, peuple d’Abraham LINCOLN où l’on vient de réélire un noir Barack OBAMA à la tête de la première puissance mondiale n’est que très feutrée.

Certes, aux Etats-Unis l’on pose souvent la question essentielle de l’état de l’union c’est-à-dire la nécessité de poursuivre l’action politique commune sous la surveillance des institutions mises en place par la Constitution quelle que soit l’orientation philosophique ou politique du pouvoir en place à Washington.

Cet aspect des choses révèle donc l’idée qu’une place prépondérante est faite à l’esprit et aux pères fondateurs de la nation américaine source d’inspiration constante aux travers des générations.

De ce point de vue, il serait logique de penser que le Cameroun de Um Ruben NYOBE rencontre également le souci d’un Etat uni sur le plan de la description constitutionnelle de ses institutions en place.
En place mais en défaut de marche car les réformes indispensables à l’amélioration des conditions de vie des populations peinent à venir.

Né en 1913, le leader populaire Ruben Um NYOBE nous a quittés brutalement en 1958 au terme d’un assassinat particulièrement atroce et barbare.

Il portait en lui une partie des réponses espérées par les populations du Cameroun en son temps et vraisemblablement celles plus critiques des choix politiques menés par nos dirigeants successifs à ce jour.

Sa disparition ne peut en rien être un alibi de la fin du rêve camerounais

Au contraire, chaque camerounais, conscient des circonstances de la mort du leader politique de référence, doit se poser la question de savoir en quoi son action individuelle peut générer ou non les postulats d’une vie paisible et respectueuse des vocations légitimes d’autonomie et d’indépendance de notre pays.

Loin de toutes agitations de masses imputables aux réalités historiques et leurs acteurs, le moment est plus que d’actualité pour se poser la question cruciale de l’unité du Cameroun à travers l’œuvre et l’action singulière de Ruben Um Nyobe à qui nous devons tous bien plus que de simples reconnaissances formelles.

Plusieurs décennies après sa mort tragique, à mon humble avis qui ne serait qu’une prétention ayant vocation à saluer la mémoire d’un grand homme politique de notre peuple, constatant l’émergence regrettable de « plusieurs Cameroun », celui des riches contre les pauvres, celui de l’opposition tribale ou ethnique, celui de la haine intercommunautaire, celui de l’égoïsme intellectuel ou philosophique, constatant le déficit d’action publique en vue de l’établissement d’une vraie cohésion sociale, Um Ruben NYOBE conclurait ses réflexions en indiquant «qu’ il n’y a pas de ridicule à mourir pour défendre le bien-être et le respect de son peuple si on le fait sincèrement le poing serré sur la poitrine. Il ne s’agit pas de pourfendre de manière fanatique les orientations prises par la suite par un certain nombre de nos concitoyens, en ce compris nos dirigeants actuels confrontés à des difficultés que nous ravalons trop souvent au rang d’indus ; si nous n’avons pas encore l’unité que nous souhaitons, nous pouvons nous contenter de celle que nous trouvons en ce moment dans l’optique de l’améliorer aussi souvent que possible».

1913-2013 : il y a un siècle que la nature nous gratifia d’un de ses plus beaux cadeaux humains. Notre jeune nation doit s’en souvenir

Je crois pour ma part que UM Ruben NYOBE est, a été et sera à jamais le père de l’unité nationale du Cameroun. Le tout n’est pas de le dire, encore faut-il que le peuple camerounais s’en approprie comme tel ? Maintenant eT toujours.

© Correspondance : Me CREPIN NKOT


30/01/2013
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