14 Juillet 2010 : Gbagbo le rebelle qui refuse de se soumettre ou la solution idéale pour les Africains ?

14 Juillet 2010 : Gbagbo le rebelle qui refuse de se soumettre ou la solution idéale pour les Africains ?

vendredi 16 juillet 2010 

L’homme qui ne craint pas la vérité, n’a rien à craindre du mensonge » (Thomas Jefferson)

Pour ce 14 juillet, où les Etats africains ayant accédé à l’indépendance en 1960, célèbrent leur cinquantenaire, les Etats africains ont été invités par leur maître français, Nicolas Sarkozy, agissant au nom et pour le compte de l’ancienne Métropole, à prendre place autour de lui, tel un père de famille qui retrouve ses enfants à l’occasion des vacances scolaires ou à l’occasion de grandes funérailles familiales.

Si l’Afrique et ses dirigeants, 50 ans après les indépendances, continuent à être tirés par le bout du nez et traités dans ce type de relations paternalistes, c’est dû fondamentalement à la soumission aveugle de ces prétendus dirigeants, tels des laquais, aux desiderata de la France et de ses dirigeants qui se sont succédé jusqu’ici et que, faute pour eux-mêmes d’avoir une âme en tant qu’Africains, ils tiennent pour leurs dieux.

Invités à prendre part aux festivités commémoratives du souvenir de la prise de la Bastille en 1789, douze chefs d’Etat sur les 14 Etats produits de la colonisation française, semblaient guetter une telle occasion pour démontrer leur attachement indéfectible à l’ancienne Métropole et à ceux qui y tiennent aujourd’hui les commandes. Presque à l’unanimité, tous ont répondu à l’invitation. Conformément aux vœux de la France, ils y ont convoyé quelques éléments de leurs armées respectives qui se ressemblent d’ailleurs à tout point de vue comme deux gouttes d’eau. Deux ont manqué à l’appel. Il s’agit de Madagascar qui est sous sanction internationale et n’a donc par reçu d’invitation et la Côte d’Ivoire.

Ce dernier et ses dirigeants sont demeurés assez cohérents et inamovibles. Ils ont certes, par courtoisie, dépêché leur Ministre de la Défense pour prendre part, au nom de l’Etat ivoirien, aux festivités. Mais il n’a pas été question d’y envoyer l’armée ivoirienne. La raison, la voici : « Un grand pays démocratique ferme les yeux sur un coup d’Etat. Et la France prend sur elle de tirer sur des manifestants, de détruire toute l’aviation ivoirienne, et on fait comme si de rien n’était. Il faut que le dossier soit ouvert, qu’on se dise un certain nombre de choses et à ce moment-là, les esprits se seront apaisés de part et d’autre », a déclaré sans bégaiement et l’air tranquille, l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire à Paris, Pierre Kipré. C’était sur RFI juste à la veille de la manifestation.

Plus loin, l’Ambassadeur s’interroge admirablement bien, avec justesse et force arguments : « C’est notre anniversaire. Nous le fêtons à la maison, chez nous ! Nous ne voyons pas bien les raisons profondes de cette volonté de fêter le cinquantenaire d’Etats indépendants en France. C’est une initiative ambiguë. Pourquoi est-ce uniquement un groupe de pays, surtout après qu’il y a eu ce sommet Afrique-France où il y avait tous les Etats africains ? Si c’est la francophonie qu’on fête, qu’on nous le dise ! Mais la francophonie n’a pas 50 ans ».

Nous avons toujours apprécié la fermeté de la Côte d’Ivoire vis-à-vis de la France depuis les accords de Linas-Marcoussis en janvier 2003 qui ont constitué pour Laurent Gbagbo une humiliation inacceptable, le bombardement du camp de Bouaké en novembre 2004 et la fusillade de l’Hôtel Ivoire, sans oublier la chasse organisée contre les intérêts français en Côte d’Ivoire (c’est un peu cynique mais qu’on nous en excuse !), les relations entre Abidjan et Paris ne sont plus ce qu’elles étaient, notamment du temps de Félix Houphouët-Boigny. La France ne peut pas œuvrer pour le bien de ces citoyens, en laissant les Africains à la merci des dictatures.

La solution au « problème africain » est pourtant très simple. Il suffirait d’une solidarité agissante entre les dirigeants des 14 Etats africains d’expression française qui les amènerait à agir de concert, en cessant en bloc d’obéir au doigt et à l’œil de l’ancienne puissance tutélaire, signifiant ainsi leur maturité et leur ras-le-bol, pour que de l’autre côté, l’on commence à réfléchir sérieusement. L’exemple d’Omar Bongo avec son diktat à l’Elysée peu avant sa mort en est la preuve patente d’une démonstration de force de l’Afrique. Vive Gbagbo pour que vive le patriotisme africain !

Alain SIMOUBA



17/07/2010
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