08 mars: Femmes, esclaves et bagarres pour le pagne

Cameroun/08 mars: Femmes, esclaves et bagarres pour le pagne La fête du  08 mars, c´est demain . Que n´-a-t-on pas vu  à quelques jours de la célébration de ladite fête? Bagarres dans les administrations publiques à Yaoundé, femmes devenues esclaves du pagne aussi bien à Ebolowa que dans les autres villes du cameroun. Au final, des scènes de ménage , des kabas á soulever, des bières à flot.. 

Querelles au Contrôle supérieur de l’Etat et à l’hôpital de district de Biyem-Assi
 
Alors que l’on sait que généralement, le pagne est distribué gratuitement aux personnels, un autre son de cloche parvient à la rédaction de La Nouvelle Expression depuis deux jours. Les cas les plus récurrents concernent l’hôpital de district de Biyem Assi. Ici, la surveillante générale est accusée de «favoritisme», par des employés qui ont requis l’anonymat, pour «éviter des représailles». Mais soutiennent que «le surveillant général distribue le pagne à tête chercheuse. On ne sait pas sur quel critère».

Contactée, la concernée, Esther Fouda, donne deux versions non pas contradictoires de réponses, mais pour le moins différentes : «c’est d’abord faux ; la Surveillante générale ne gère pas les pagnes. Dans tous les hôpitaux, ce n’est pas le surveillant général qui gère les pagnes. Le gestionnaire qui est le directeur. Et c’est le comptable qui achète», répond-elle. Non sans préciser que «depuis janvier, j’ai passé une commande et on n’a rien donné». Et surtout que «l’année dernière, on a donné le pagne et personne n’a défilé ; cette année, le directeur a décidé de ne pas acheter cette année», en termes de justification.

Plus tard, Esther Fouda rappellera pour apporter une précision : «en fait, lundi, il y a eu un stock de 100 pagnes qui est arrivé, et on a distribué à ceux qui vont défiler». Mais «comment fait-elle pour connaître ceux qui vont défiler, sans qu’on ait délégué des personnes précises déjà pour aller défiler ?» s’interroge une source parmi les mécontents.
 
Au Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe), c’est un marché que l’on impose autour du fameux tissu tant prisé ces derniers jours. «On troque le tissu contre la carte électorale. Quand tu présentes la carte d’électeur, on te donne le pagne, alors que les années antérieures, tout le personnel avait droit au pagne, aussi bien les femmes que les hommes», dénonce un fonctionnaire de la maison. Ce qui choque un employé de la maison qui, bien qu’affirmant son esprit républicain, refuse qu’il y ait amalgame entre les affaires publiques. Ne voyant aucune relation entre la journée de la femme et le processus électoral en cours.

Alors que La Nouvelle Expression s’apprêtait à contacter les services du Consupe, les mêmes dénonciateurs rappellent pour annoncer que «le problème vient d’être résolu. Le ministre a annulé sa décision». Toujours est-il qu’officieusement, la nouvelle était confirmée.

Ebolowa: Les femmes esclaves du pagne du 8 mars

Neuf femmes sur dix interrogées dans cette localité n’ont aucune idée du thème de la célébration de la journée internationale de la femme édition 2013.

Au détriment des activités menées en vue de les conscientiser vis-à-vis de leurs droits, la plupart des femmes ne jurent que par le pagne qui devient chaque jour hors de portée.Ceci démontre à suffisance que cette fête focalisée sur le pagne a perdu son sens premier de symbole de lutte pour la dignité et le respect des droits de la femme.

Dès 04 heures du matin ce lundi 04 mars 2013, sous le soleil et sous la pluie, la seule maison de vente du pagne du 08 mars qui existe à Ebolowa a été envahie par les «femmes» en quête de ce précieux sésame. Dans des rangs interminables ; elles se bousculaient dans l’espoir de ne point manquer ce tissu sans lequel on ne se sentirait pas femme. Ce qui a poussé les vendeurs à opérer des services à tête chercheuse au grand dam de celles qui ne sont pas coptées ou connues.

«Si je n’ai pas le pagne vous allez me sentir», tempête l’une d’entre elles, s’adressant aux vendeurs. «Je ne peux pas partir d’ici sans le pagne, martèle une autre». Pour la plupart de ces femmes, elles ont passé là toute la journée décidées d’avoir le pagne au détriment de leurs foyers qui ont manqué certainement de quoi manger le soir.

Cette rareté du pagne à quelques  jours de la célébration solennelle a créé un gigantesque marché noir
 
Sur la question de savoir si elles ont une idée sur le thème de cette édition 2013, presque toutes n’en savent rien. D’ailleurs elles sont préoccupées par l’achat du pagne. Cette dépendance des femmes vis-à-vis du pagne du 08 mars, est la preuve par neuf qu’elles restent et resteront encore longtemps esclaves de ce tissu dont elles-mêmes affirment qu’il n’a d’effet que pour la seule journée.

© Auteur : camer.be avec LNE


07/03/2013
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