Joseph Antoine Bell, «Il faut arrêter de percevoir les footballeurs comme footballeurs à vie»

Cameroun : Joseph Antoine Bell, «Il faut arrêter de percevoir les footballeurs comme footballeurs à vie»L’ancien capitaine des Lions revient sur le traitement réservé à Louis Paul Mfédé et qui a quelque peu créé de la polémique.
 
Vous êtes arrivés en retard aux obsèques de Mfédé et êtes revenus aussitôt pour assister à un championnat de vacance. Pourquoi une telle attitude ?
La proximité des lieux fait que j’ai eu a chance de participer aux deux événements, Ekoumdouma football vacance et les obsèques de LMouis Paul Mfédé. J’aurais été très partagé si la providence n’avait pas fait que les deux événements soient finalement des voisins. Je crois que les gens d’Ekoumdouma ont bien compris que je leur fasse une petite infidélité en allant à Nkolkossé. Et là bas, je pense que Louis Paul Mfédé a aussi compris que je vienne encourager les jeunes parce que la vie continue, et que le foot continue et doit continuer à arracher du plaisir à ceux qui le pratiquent et à donner du plaisir à ceux qui le regardent.

Féfé est décédé quelque peu abandonné...
Je ne pourrai pas commenter cela parce que la vie a beau être collective, il y a une partie qui est individuelle. Donc comme on fait son lit, on se couche. Je ne sais pas de qui il a été abandonné. J’y ai vu la veuve, des enfants, de la famille. Je sais qu’on a toujours tendance à faire le procès à la fédération et au ministère. C’est vrai que la fédération est très mal organisée, que le ministère manque souvent d’inspiration, mais je voudrais quand même rappeler que la vie de tous ceux qui ont un jour touché au foot ne peut pas dépendre de la fédération, ne peut pas dépendre du ministère. La fédération pourra toujours avoir une certaine attention à ceux qui ont un jour rendu service, le ministère aussi, mais la vie de ceux qui ont un jour touché au ballon ne peut pas dépendre de la fédération et du ministère.

Si tous les retraités de la Fonction publique ne vivent pas tout le temps accrochés au ministère de la Fonction publique. Ils ont leurs ressources et ils en font ce qu’ils veulent. Ils en disposent comme ils veulent et comme ils peuvent. Donc pour une fois, permettez-moi de défendre la fédération, même si précisément, l’aura négative de la fédération a fait qu’elle est facilement en tort, qu’on l’accable facilement. C’est parce que quand les gens sont actifs, elle ne s’en occupe pas bien, ça fait qu’on tend à le lui rappeler quand ils ne sont plus actifs. Mais il n’est donné à aucun service de s’occuper du quotidien de ses retraités. Il faut s’en occuper quand ils sont encore actifs chez vous pour qu’ils puisent préparer une by Savings Wave">retraite qui soit heureuse.

Abéga a eu droit à des obsèques officielles, avec une participation de la fédération et du ministère, à l’opposé de Mfédé, des by Savings Wave">anciens et nouveaux Lions. N’y a-t-il pas du deux poids deux mesures ?

Non, attention. Vous aimez beaucoup trop faire des comparaisons. Puisque vous voulez absolument parler de foot. Dans une équipe de foot, quand vous avez gagné, est-ce que tout le monde a marqué un but ? Est-ce que dans une équipe qui a gagné, tout le monde a le même salaire ? Il peut y avoir la même prime, mais tout le monde n’a pas le même contrat. C’est la première chose. Deuxième chose : moi j’ai vu là bas, une gerbe de fleur du président de la République, et un message personnel du président de la république et un by Savings Wave">représentant du Président de la République. Je ne crois pas qu’on ait pu lui demander davantage. Et puis je voudrais rappeler une chose, c’est que comme vous voulez parler de Théophile Abéga, il a été footballeur en tant que tel, a fait ce qu’il a pu, mais après le football, Théophile Abéga n’attendait personne pour vivre.

Théophile Abéga était maire, responsable du Rdpc ; donc tout ce déploiement d’attention était dû à un membre du parti qui fonctionne bien. Donc en réalité, tout le monde était à l’école primaire, mais tout le monde ne s’est pas arrêté à l’école primaire. Il y en a qui étaient à l’école primaire et qui sont devenus médecins, il y en a qui sont devenus menuisiers. Vous ne pouvez donc pas demander dans le futur que le menuisier gagne ce que gagne un médecin. Je m’excuse, vous avez voulu que je dise ça, et c’est la vérité. Vous savez, je ne me dédie jamais, je ne défends personne. Je dis simplement ce qui me semble être la vérité. Donc au moment de la mort de Théophile Abéga, il était maire, responsable du Rdpc, et ce sont des attributions qu’on ne vous offre pas. Ce sont des attributions pour lesquelles vous vous engagez, vous vous battez, et qui méritent un retour. Aux obsèques de Louis Paul Mfédé, il y a eu le Canon dont il était l’entraîneur adjoint. Donc vous ne pouvez pas dire qu’il était abandonné.

Ceux pour lesquels il travaillait ces jours-ci étaient là. Il y a ceux avec qui il était il y a longtemps qui étaient là, et le chef de l’Etat a envoyé un message de condoléance. Donc quand vous comparez, comparez ce qui est comparable. Il faut prendre tous les éléments en considération. Et j’espère que pour ceux qui murmuraient dans les quartiers, vous allez leur livrer mes propos de manière qu’ils arrêtent les comparaisons qui n’en valent pas la peine. Il y a une vie après le foot. Il faut arrêter de percevoir les footballeurs comme footballeurs à vie. Il y a un moment où on n’est plus footballeur et où on doit être autre chose. On doit se réclamer d’autre chose aussi.

© La Nouvelle Expresssion : Lindovi Ndjio


16/07/2013
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